Et Lucie Castets inventa le parachutage sans parachute
Au sommet de la pyramide de la détestation progressiste, l'automobiliste est désormais le grand méchant loup, surpassant même le chasseur. La récupération du tragique décès d'un cycliste écrasé par un chauffard à Paris en est l'illustration. Le premier à dégainer ? Ian Brossat, sénateur PCF, qui a sauté sur l'occasion pour réclamer l'interdiction des SUV dans la capitale. Parce que, évidemment, quand la mobilité douce croise le capot de la bêtise humaine, c'est toujours le capot qu'il faut incriminer !
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« Pour protéger les Parisiennes et les Parisiens et pacifier l'espace public, il faut interdire ces véhicules massifs », clame Brossat. Le raisonnement est limpide : interdisons les SUV et la paix régnera, tout comme on éradiquera le crime en supprimant les armes, pacifiera les banlieues en limitant l'usage des cutters, et stoppera les overdoses en interdisant les seringues. Ce raisonnement pourrait aussi bien mettre hors jeu les trottinettes parisiennes : récemment, une vieille dame est morte après avoir été percutée par l'une de ces machines de destruction massive. Mais, étrangement, aucun communiqué de presse n'a suivi cet incident.
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Brossat poursuit : ce drame « nous interpelle collectivement quant à la dangerosité de ces véhicules dans nos rues ». Merci, Ian, de nous éveiller face à la haine aveugle de tout ce qui émet du CO2. Mais une question reste en suspens : si la voiture avait été hybride, le crime aurait-il été plus tolérable ? Un sticker Crit'Air 1 sur le pare-brise aurait-il offert des circonstances atténuantes ?
Le syllogisme, voilà une arme redoutable. À manier avec précaution, car elle peut facilement se retourner contre son utilisateur. Qui rappellera au camarade Brossat que le communisme, avec ses 100 millions de morts, n'a pas empêché ses représentants de continuer à siéger confortablement au Palais du Luxembourg ? Ironie du sort. Parole de cycliste.
Emploi fictif vs carrière virtuelle : le match des excuses
Alors que Marine Le Pen se défend bec et ongles des accusations d'emplois fictifs en invoquant le très crédible « je ne consulte jamais ma boîte mail pro au Parlement européen » – preuve implacable de son dévouement –, Lucie Castets, de son côté, mène avec sérénité sa carrière… virtuelle. Celle qui s'est fait éhontément voler son fauteuil de Premier ministre par Michel Barnier a poliment décliné une séduisante offre d'embauche, un « package RH » luxueux déposé par la maison mère, pour devenir députée de l'Isère, le tout en distanciel, s'il vous plaît. Pourquoi ? « Les conditions n'étaient pas réunies. » Comprenez : Lulu la Parisienne s'apprêtait à se ramasser une monumentale gamelle alpine et à finir cataloguée comme lampiste mélenchoniste à plein temps.
Mais attention, nous suivrons avec passion les prochaines aventures professionnelles de cette Don Quichotte moderne. Car, après ce superbe numéro de parachutage sans atterrissage, on peut parier que la dignité l'empêchera, évidemment, de ressortir le refrain du « déni de démocratie ». Quand on a soi-même une trouille bleue du suffrage universel, difficile de faire la leçon. Ou alors… on parie ?
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Casus Bella !
Manu semble chercher de nouveaux centres d'intérêt. Privé de ses jouets présidentiels et prié de ne plus trop déranger l'Assemblée, il s'attaque désormais à la scène internationale. Après quelques récentes maladresses géopolitiques, où l'on dit qu'il aurait attribué la construction du mur des Lamentations à une croisade portugaise, notre chef d'État a trouvé une bataille à sa portée : sauver Emily in Paris.
Il a publiquement fait pression pour que cette série phare de Netflix ne soit pas délocalisée en Italie. « Emily in Paris à Rome ? Ça n'a aucun sens ! Nous nous battrons pour qu'elle reste à Paris », a-t-il martelé. Un élan de patriotisme économique, digne de celui qui avait déjà permis à Alstom de traverser l'Atlantique à moindres frais.
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Pourquoi tant de passion pour cette série américaine ? Simple : l'épouse du président a décroché un rôle dans la production. On se demande alors quelles mesures le président pourrait envisager : rappeler l'ambassadeur italien à Paris ? Exiger un compromis culturel ? D'autant que, du côté de l'Italie, les signaux ne sont pas favorables : la Première ministre Giorgia Meloni vient de renforcer l'interdiction de la GPA à l'étranger, compliquant toute espérance de rapprochement culturel. Quant à « Plus belle la vie » supplantant la « dolce vita », il semble que ce ne soit pas pour demain…