Football | Lucas Hernandez en prison ? Une nouvelle épreuve pour une famille déchirée
Lucas Hernandez passera-t-il par la case prison en Espagne, comme son coéquipier des Bleus Benjamin Mendy en Grande-Bretagne ? A 25 ans, le défenseur international français du Bayern Munich s'est présenté lundi devant le tribunal de Madrid (Espagne) pour ne pas avoir respecté une mesure d’éloignement imposée après une rixe avec sa compagne Amelia de la Osa Lorente en 2017.
Il a désormais dix jours pour "entrer volontairement en prison" selon le tribunal supérieur de justice de Madrid, sauf si le recours qu'il a formulé contre son incarcération est accepté.
Car depuis cette rixe sur la voie publique avec sa compagne il y a plus de quatre ans, les choses se sont bien calmées. Tous les deux se sont mariés et ont eu un enfant, comme ils aiment à s'afficher sur les réseaux sociaux.
Une vie de famille importante pour Lucas Hernandez, qui prend son rôle de père très à cœur, lui qui a très peu connu le sien.
Jean-François Hernandez, le père de Lucas et de son frère Théo, était également joueur professionnel de football, à Toulouse entre 1989 et 1994, Sochaux entre 1994 et 1995 et l’Olympique de Marseille de 1995 à 1998.
Mais c’est en Espagne qu'il connaîtra le sommet de sa carrière, notamment à l’Atlético de Madrid, où il va jouer de 2000 à 2001, comme son fils Lucas quinze ans plus tard. Au total, il a disputé 177 matchs en Ligue 1 et 62 matchs en Primera División espagnole.
En 2001, criblé de dettes, Jean-François Hernandez abandonne sa femme, Laurence Py, et ses deux enfants, puis se remarie avec une vedette de télévision, Sonia Moldes, avant de disparaître définitivement en 2003 pour fuir ses créanciers.
"Un huissier est venu et nous a dit : Madame, vous devez partir de la maison parce qu'elle est en saisie", se remémore Laurence Py. Mes parents et mon frère m'ont aidée depuis la France mais je n'avais plus rien en Espagne. Personne ne savait où le père était parti".
Lucas Hernandez n’avait que 7 ans lorsque son père a quitté le domicile familial, pour ne plus jamais y revenir.
"Le plus important dans ma vie, c’est mon fils, confiait Lucas Hernandez dans une interview donnée au Parisien le 5 juin. Je fais tout pour lui. Je n’ai jamais compris et je ne comprendrai jamais comment le mien a pu partir du jour au lendemain en nous abandonnant, ma mère, mon petit frère Théo et moi. Personne ne sait rien sur lui."
Plusieurs témoins prétendent l’avoir vu en Thaïlande, il y a quelques années. Mais officiellement, il est toujours porté disparu par le gouvernement français. "Je ne sais pas s'il est vivant ou mort, confiait le défenseur des Bleus dans un épisode de Zone Interdite diffusé en juin. Personne ne sait."
"On avait gardé un contact étroit, on se téléphonait régulièrement et, un jour, il m'a appelé pour me dire qu'il partait en Thaïlande, se remémore l'ancien coach phocéen Franck Passi. Depuis, plus rien… On n'arrive pas à le tracer. Des amis l'ont rencontré sur l'île de Kos Samui, il y a trois, quatre ans. Jeff a toujours été un peu comme ça, un personnage adorable, mais particulier, indépendant… Ça ne m'étonne pas de lui."
Aujourd’hui, Lucas Hernandez évolue au Bayern Munich, tandis que son frère Théo officie à l’AC Milan. Les deux frères ont concrétisé un rêve cette année en jouant sous la même bannière, française, pour disputer la Ligue des nations.
Avant eux, dans l’histoire des Bleus, seules quatre fratries ont disputé une partie ensemble. La dernière remontait à 1974, avec les Stéphanois Patrick et Hervé Revelli.
La génétique y est peut-être pour quelque chose dans le parcours exceptionnel des frères Hernandez, mais certainement pas l’éducation paternelle.
"Les gens qui ne connaissent pas notre histoire croient que c'est grâce à lui qu'ils sont devenus footballeurs, mais ça n'a rien à voir", corrige Laurence Py dans L'Equipe.
"Si un jour il revenait et émettait le désir de me voir, j’accepterais de le rencontrer, conclut Lucas Hernandez dans les colonnes du Parisien. S’il veut me donner une explication et repartir ensuite aucun problème. Biologiquement, il est mon père, mais je ne le considérerai jamais comme tel. Ce qu’il a fait est irréparable."