Décès de Louis Mermaz, ancien ministre de l'Agriculture

Historien de formation, agrégé et enseignant, Louis Mermaz est un fidèle compagnon de François Mitterrand, rencontré dans les année 50, alors qu’il militait à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance. Par deux fois nommé ministre de l’Équipement et des Transports en 1981 et 1988, il succède ensuite à Henri Nallet au poste de ministre de l’Agriculture et de la Forêt, dans les gouvernements Rocard II, Cresson et Bérégovoy du 3 octobre 1990 au 2 octobre 1992.

Son action au sein du ministère de l’Agriculture s’exprime lors des grandes négociations européennes et internationales dans un contexte de crise. La période est marquée par la surproduction agricole, la baisse des revenus des agriculteurs et des prix alimentaires élevés, alors que la Communauté européenne organise la libre circulation intérieure de ses marchandises et doit faire face aux pressions commerciales américaines.

Louis Mermaz fut un acteur majeur au cœur d’une des premières grandes réformes de la PAC, celle de 1992 dont l’objectif est d’adapter l’offre de la production à la demande. La réforme met fin à la garantie des prix illimités et à la surproduction, dont le prix de gestion est devenu trop onéreux et déséquilibre le budget de la Communauté européenne. La réforme de 1992 réussit à préserver le revenu des agriculteurs européens, soutenus selon la taille de leur exploitation et sous réserve d’une régulation de leur production par le gel de certaines terres agricoles. Il plaide en outre pour l’amélioration de l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, créant un dialogue qui a perduré bien après son départ du ministère.

En tant que ministre européen en charge de l’Agriculture, Louis Mermaz prendra également part aux difficiles négociations commerciales internationales agricoles du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, 1947–1995) qui poursuit la libéralisation des échanges internationaux, harmonise les règles commerciales, notamment dans le secteur agricole, en vue de lever les subventions aux exportations permettant l’accès aux marchés intérieurs.Louis Mermaz a été conseiller régional de Rhône-Alpes, président du conseil général de l'Isère jusqu'en 1985 et maire de Vienne durant 30 ans et enfin sénateur dix ans jusqu'à sa retraite politique en 2011.