Laury Thilleman : "Présenter seule Les Victoires de la Musique est ...
Etait-ce une évidence pour vous de rempiler ?
Laury Thilleman : Il n’y a pas d’évidence dans ce métier, il faut faire ses preuves à chaque fois. Si je devais conserver une émission jusqu’au bout, ce serait celle-là. Je prends trop de plaisir à accompagner et voir grandir les artistes et les talents de demain. Présenter seule est une belle consécration. Je me dis que le travail et les sacrifices paient.
Quel genre de sacrifice ?
Après Miss France, j’ai repris mes études et pendant quatre ans, j’ai tout refusé. Certains ont tenté de me faire culpabiliser. Mais j’avais à coeur de pouvoir choisir un jour ce que je voulais faire et de ne pas me contenter de rôles légers. Si vous saviez ce que l’on m’a proposé… À l’époque, on ne parlait pas de féminisme ni de #MeToo. Certains projets n’étaient valorisants ni pour la femme ni pour ma crédibilité.
Quelle est votre ligne directrice pour cette édition ?
Je ne suis que la guide de tous les artistes présents. Je veux que chacun s’éclate, qu’il y ait du spectacle, de la légèreté et de l’émotion. Je suis fascinée par cet émoi ressenti par ceux qui ont galéré à composer dans leurs 9 m2 sous les toits et dont la vie bascule en quelques secondes…
Chaque année, la soirée est critiquée pour sa longueur…
Comme je vais être seule au micro (des remettants emblématiques l’accompagneront ponctuellement, ndlr), on réussira peut-être à synthétiser les traits d’union entre les performances et les prix. Je veux que ça pulse !
Vous préparez-vous comme pour un marathon ?
Physiquement, nutritionnellement et psychologiquement parlant, oui ! (Rires) J’ai l’impression d’avoir un ring qui m’attend dans quelques semaines et d’être comme Rocky Balboa en train de mettre le bandage, les gants et le peignoir. Et le direct, c’est comme un saut en parachute… Il y a beaucoup de travail, mais j’aime cette adrénaline.
Quels sont vos souvenirs marquants des Victoires ?
En spectatrice : Juliette Armanet, cachée derrière sa frange dans son costume XXL rose poudré qui remporte son premier prix. Quand je la vois aujourd’hui, sa confiance en elle a été multipliée par mille ! Mais aussi, lors de ma première édition en tant qu’animatrice : Hervé était nommé pour la Révélation masculine. Il est finistérien comme moi, surfe sur les mêmes spots et a la même recette de pâte à crêpes. Quand j’ai lu son nom sur l’enveloppe, j’étais tellement fière ! C’est comme si j’avais gagné avec lui.
France 2 vous qualifie de rayon de soleil…
Je fonctionne à l’énergie solaire, donc tant mieux si je peux faire rejaillir la lumière que je reçois. J’aime ce que je fais et j’adore ce rôle de grande soeur que me confie France Télévisions, au fil des années. Je suis dans les émissions comme dans la vie, en mieux habillée et maquillée ! (Rires)
Télévision, podcast, mode… Comment arrivez-vous à tout faire ?
C’est parfois difficile à gérer, et j’ai besoin de moments où je me recharge avec le soleil, l’iode… Je n’ai jamais été hyperactive enfant, mais, adulte, je crains toujours de m’ennuyer. Je me rassure peut-être en faisant plusieurs choses à la fois, car si l’une d’entre elles s’écroule, je pourrai me rattraper avec l’autre. Et si tout s’écroule, j’aurai bien vécu.
INTERVIEW PAULINE HOHOADJI