Kanye West, bête d'obscène
Billet
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Notre époque a trop pris l’habitude, le nez qu’elle a dans les fils d’actualité, de croire que ce qu’elle vit est exceptionnel, voire unique dans l’histoire du monde. On ne s’égarera pas, pourtant, à qualifier les derniers soubresauts concernant Kanye West, jusqu’à peu le rappeur le plus populaire du monde, artiste polémiste dont nul n’ignore la maladie mentale, les addictions et désordres psychiques, comme un fait jamais vu dans l’histoire culturelle, sociale et politique. Un plongeon plus qu’une chute – n’en déplaise à la myriade de ses défenseurs très présents sur les réseaux sociaux – dont le grand public subit jour après jour les circonstances, comme autant de paliers vers un crash annoncé.
On peut faire remonter les premiers pas vers l’abîme au défilé de sa marque de prêt-à-porter Yeezy, le 3 octobre, quand West a présenté au monde, accompagné de l’éditorialiste très conservatrice Candace Owens, un tee-shirt arborant le slogan «White Lives Matter», signe de ralliement des suprémacistes blancs américains depuis 2015. C’est ensuite en réponse à Sean Combs, alias P. Diddy, qui lui écrivait pour l’implorer de faire marche arrière dans cette offensive facho, que West a tenu ses premiers propos ouvertement antisémites – partagés de son propre chef sur Instagram – dans lesquels il accusait Combs