Mort de Jean-Marie Le Pen : "la politique actuelle n'a pas la hauteur ...
"ici Saint-Étienne Loire" - Qu'avez vous pensé des centaines, peut être des milliers de personnes rassemblées dans certaines grandes villes, comme à Saint-Etienne, pour "célébrer" la mort de Jean-Marie Le Pen ?
Sophie Robert, ancienne présidente du Front National dans la Loire : J'ai préféré ne pas allumer ma télévision pour ne pas brouiller cette émotion très forte que j'ai eue hier en apprenant le décès de Jean-Marie qui était pour moi un grand homm qui a marqué l'histoire. J'étais très émue, comme tous mes amis qui ont travaillé dans la Loire, qui l'ont rencontré et qui aimaient cet homme profondément. Je n'ai pas voulu regarder tout ça. Ça ne m'intéresse pas. Ce que je veux voir, ce sont tous les bons souvenirs, toutes les belles choses qu'il a fait et la vie impressionnante qu'il a eu. Je crois que c'est un homme qui était droit dans ses bottes, un grand homme qui aimait et défendait tous les Français. Il ne s'est jamais couché devant personne. J'ai envie de lui rendre un bel hommage. C'est un petit peu mon dernier acte de politique puisque j'ai quitté la politique depuis quelques années.
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Est-ce que vous vous seriez engagé en politique sans Jean-Marie Le Pen ?
Non, c'est vraiment lui qui a motivé cet engagement par son caractère, son charisme. Il déplaçait des montagnes. C'était un tribun exceptionnel. Quand on le rencontrait, il était joyeux, convivial surtout très sage, très intelligent, visionnaire d'ailleurs. Même les adversaires politiques ont pu reconnaître que la plupart des choses qu'il avait annoncé, malheureusement pour certaines, se sont réalisées. Ce qu'il a proposé aurait dû être mis en place et aurait évité que notre société soit fractionnée en deux. Je relisais hier une lettre qu'il m'avait écrit où il m'exprimait son affection et ses remerciements pour la façon dont il avait été reçu dans notre fédération. Il avait été très ému. On lui avait offert une lampe de mineur, puisque lui même avait été mineur. Vous savez que c'est quelqu'un qui s'était engagé très jeune. Déjà, il avait perdu son père très tôt et il s'était engagé contre l'envahisseur allemand. Ensuite, il s'était engagé en Indochine. Puis il a été le plus jeune député de France. Il avait laissé son mandat pour aller dans les rangs de ceux qui étaient obligés de partir en guerre, ce qui est quand même un sacrifice énorme. Et puis, toute sa vie, il a donné pour tous les Français.
Vous, la patronne du FN dans la Loire, Sophie Robert, vous avez souvent eu à vous justifier pour lui de ses dérapages verbaux qui ont été condamnés par la justice, notamment le fameux "Durafour crématoire". Vous lui en avez voulu de ces dérapages là ?
Effectivement, à chaque interview, et ça ne manque pas aujourd'hui, il a fallu que je me justifie sur deux phrases de Jean-Marie Le Pen, en oubliant tout le reste. Deux phrases qui ont été interprétées souvent de manière biaisée. Il a eu des centaines de procès qui sont passés après en appel, mais personne n'a jamais su que ces procès avaient été cassés. Il a eu des centaines de contrôles fiscaux. Je lui en ai jamais voulu de quoi que ce soit. J'ai une profonde émotion et un respect immense pour cet homme qui va marquer l'histoire de la France.
Est-ce qu'il a un héritier ou une héritière aujourd'hui ?
Je ne saurais pas répondre à cette question. Il était un chef incroyable. Depuis lui, je ne suis pas sûr d'avoir vu des personnes capables de donner autant pour défendre chacun des Français. Je reprends la phrase de quelqu'un qui a beaucoup milité avec moi dans la Fédération de la Loire, Le Pen c'était un homme du peuple qui n'avait rien de commun avec la masse. C'est vrai que la politique actuelle n'a pas la hauteur qu'elle avait quand il était là, ne serait-ce que par le verbe exceptionnel qu'il employait pendant toutes ses interventions en meeting ou dans les débats.