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Villa Kujoyama au Japon : grand écart artistique du Kyūdō au tuning ...

Villa Kujoyama au Japon  grand écart artistique du Kyūdō au tuning
Cette semaine, Marie Sorbier pose ses valises et son micro au Japon pour une semaine spéciale à la Villa Kujoyama, une résidence pour les artistes français située à Kyoto. Dans ce second épisode, découverte de l'art du Kyūdō, tir à l'arc japona

Dans cette série en cinq épisodes, Marie Sorbier nous entraîne au Japon  pour découvrir la Villa Kujoyama. Cette résidence d'artistes située sur les hauteurs de Kyoto existe depuis 1992. Construite en béton sur le flan d'une montagne, à quinze minutes de la ville, la Villa Kujoyama accueille chaque année quinze lauréats pour des périodes de quatre à six mois. Les résidents profitent de ce cadre harmonieux et calme pour faire des recherches artistiques, apprendre des techniques, réaliser des travaux ou des œuvres en lien avec le pays et sa culture. Le lieu fait partie des quatre résidences artistiques administrées par la France à l'étranger avec la Villa Médicis en Italie, la Casa de Velázquez en Espagne et la Villa Albertine aux Etats-Unis. La Villa Kujoyama agit en coordination avec l'Institut français, elle est une antenne de l'Institut français du Japon et son mécène principal est la Fondation Bettencourt Schueller.

Après nous avoir fait visiter dans l'épisode précédent la Villa et nous avoir fait rencontrer les artistes Lauren Tortil (résidente 2024) et Dominique Gonzalez-Foerster (résidente 1997), Marie Sorbier continue de nous faire découvrir les travaux des résidents qui sont autant d'explorations de la culture japonaise et de ses univers hétéroclites. L'occasion dans cet épisode de suivre ainsi le travail de deux artistes actuellement en résidence à la Villa Kujoyama autour de l'art du Kyūdō (tir à l'arc japonais) et des communautés de tuning au Japon.

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On entend d'abord  l'artiste circassien Tsirihaka Harrivel  qui est venu au Japon pour parfaire son apprentissage du Kyūdō. Il s'agit d'un art traditionnel vieux de treize siècles, d'abord tir à l'arc guerrier puis qui s'est transformé au cours du temps pour devenir aujourd'hui une discipline à la fois sportive, mais aussi et surtout une pratique spirituelle et morale. Tsirihaka Harrivel suit des cours donnés par Kiyoshi Yamaguchi, son maître de Kyūdō. Un enseignement précieux pour un art qui se caractérise par la répétition et dont l'apprentissage n'est jamais véritablement fini comme l'explique l'artiste : "En fait, le Kyūdō, c'est huit gestes et du coup j'ai passé quatre mois à apprendre à faire ces gestes correctement. Et cet effort pour tendre vers ce geste parfait c'est pour que toute la force du corps se transmette à la flèche et qu'il n'y ait pas de perdition d'énergie. Du coup, je répète ces gestes inlassablement (...) Ce qui est super avec cette discipline, c'est que les conseils qu'on donne à ceux qui ont 63 ans d'expérience, sont exactement les mêmes conseils qu'on donne aux débutants. Il y a une sorte de remise en question à chaque fois car rien n'est acquis."

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Dans un tout autre registre, Marie Sorbier tend son micro  à la photographe Louise Mutrel, en résidence à la Villa Kujoyama pour développer son projet photographique Dekotokami qu'elle a débuté en 2018 autour des communautés de tuning au Japon. Elle s'intéresse entre autres aux dekotora, ces camions japonais customisés dans des styles qui mêlent à la fois des références traditionnelles et futuristes, et qui sont de véritables œuvres d'art : "Le fait que ces objets deviennent autre chose que des camions est un aspect qui m'a vraiment touchée et qui m'a beaucoup attirée en termes d’image. Esthétiquement en tout cas, il y a quelque chose dans ces images qui résume bien ce que j'ai trouvé dans ces objets." Louise Mutrel a notamment photographié des meetings où ces communautés se retrouvent et dans lesquels on peut admirer des centaines de camions. Et même si les dekotora n'ont plus le droit aujourd'hui de circuler sur les routes, il s'agit néanmoins d'une pratique qui raconte quelque chose de la société japonaise et de ses marges.

Merci à Camille Lé pour la traduction.

Musiques de l'épisode :

  • Bande-son réalisée par Tōru Takemitsu pour le film Ran de Akira kurosawa
  • Aisa nai no de Maki Asakawa
  • NHK ni Sasageru Uta de Nobuyasu Okabayashi
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