Accusé de harcèlement sexuel, le fils cadet du coiffeur Jacques ...

Le corps de Benjamin Dessange a été découvert à son domicile en Corse mardi 5 novembre. Âgé de 57 ans, il devait bientôt être jugé pour harcèlement sexuel aggravé.

Benjamin Dessange, fils cadet du célèbre coiffeur Jacques Dessange, décédé en 2020, a été retrouvé mort mardi 5 novembre à son domicile à Porto-Vecchio, en Corse. Selon nos informations, l'autopsie a confirmé la thèse du suicide alors qu'une enquête pour "recherche des causes de la mort" avait été ouverte par le parquet d'Ajaccio.

"Le décès est survenu avant-hier, le 5 novembre", a indiqué le groupe Dessange International, qui a tenu à préciser que Benjamin Dessange "avait quitté l'entreprise en 2018 et n'en faisait plus partie, ni comme actionnaire ni comme salarié". Le groupe n'a pas fait d'autre commentaire.

Bientôt jugé pour harcèlement sexuel

Benjamin Dessange, 57 ans, devait bientôt être jugé au tribunal judiciaire de Paris pour harcèlement sexuel aggravé. En 2014, puis en 2015, une ancienne employée du groupe Dessange, Annabel Talon, a déposé plainte contre l'héritier du coiffeur des stars.

Elle l'accusait d'appels téléphoniques malveillants, violences volontaires et harcèlement sexuel, racontant qu'à partir de 2011, celui qui était devenu président de Dessange International avait adopté "une attitude déplacée" à son égard. Et ce pendant deux ans, jusqu'à ce qu'elle quitte le groupe dans le cadre d'une rupture conventionnelle.

Benjamin Dessange avait été mis en examen en octobre 2022. Le 8 avril dernier, un juge d'instruction avait ordonné un procès devant le tribunal correctionnel, en s'appuyant notamment sur une cinquantaine de SMS que lui avait envoyés l'héritier du groupe, parfois à caractère sexuel, et de témoignages de l'entourage personnel et professionnel faisant état d'un comportement inadapté envers elle.

"On conteste les faits. Cela fait quinze ans que cette personne poursuit Benjamin Dessange de sa haine", avait déclaré en avril son avocat, Me Richard Koplewicz.

Benjamin Dessange a toujours nié

Le juge avait retenu la circonstance aggravante de l'abus d'autorité, en raison du rapport hiérarchique et du droit de regard qu'avait Benjamin Dessange sur le travail de la plaignante. Convoqué en 2018, le mis en cause avait nié les faits et affirmé qu'il entretenait une relation sexuelle consentie avec la plaignante, ce que cette dernière conteste. 

"Elle avait beaucoup de contacts avec mon père et mon père a créé une vendetta", avait déclaré lors de son interrogatoire en 2022 Benjamin Dessange, qui entretenait depuis 2008 des relations notoirement difficiles avec son père.  

Une thèse du complot non étayée, selon les conclusions du magistrat instructeur.