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Attaque de l'Iran sur Israël : un nouveau chapitre de la guerre ?

Attaque de lIran sur Israël  un nouveau chapitre de la guerre
Mardi 1er octobre, Israël a été victime d’une attaque massive de missiles iraniens. Dans quel nouveau chapitre de la guerre au Proche-Orient cette attaque s’inscrit-elle ?

Après les tirs de missiles de l'Iran sur le territoire israélien pour "venger" la mort des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, les menaces de riposte d'Israël et des États-Unis n'ont pas tardé à suivre. La perspective d'une désescalade militaire semble s'éloigner de jour en jour. Que recherche l'Iran à travers le lancement de cette attaque ? A quels types de représailles s'expose-t-il ?

Attaque iranienne : les enjeux d'une riposte

Pour Bertrand Badie, l'attaque iranienne doit être appréciée à l'aune de deux axes fondamentaux : "l'axe de la crédibilité" et "l'axe stratégique". La crédibilité répond à la nécessité d'une réaction après les assassinats de leurs alliés par Israël. "L'objectif de l'Iran est de s'imposer comme une puissance régionale, c'est-à-dire comme un acteur reconnu et respecté du jeu proche et moyen-oriental. Il faut montrer sa force, bien que cette notion soit dévaluée aujourd'hui dans la mesure où elle n'aboutit plus à des résultats politiques positifs. Par exemple, la politique de force menée par l'État d'Israël depuis sa création n'a jamais pu aboutir à une solution politique durable. De même que les guerres de décolonisation, les États-Unis, au Vietnam, en Afghanistan, en Irak, n'ont jamais pu tirer de leur force la solution aux défis qui leur étaient opposés. Malgré tout, cette force militaire demeure intimement liée à la crédibilité. Pour obtenir une reconnaissance, il faut montrer sa puissance, rappelle Bertrand Badie. Un effet de démonstration de force est donc inévitable. Comment pourrait-on imaginer que l'Iran ne réagisse pas à l'assassinat à Téhéran le 31 juillet dernier d'Ismaël Haniyeh, ou celui tout récemment du Cheick Nasrallah à Beyrouth ? De son côté, l'axe stratégique répond au besoin d'une projection dans l'avenir, de savoir ce que l'on doit faire pour le lendemain. Et là, les choses se compliquent : premièrement, ce n'était pas un secret que cette attaque aurait une faible probabilité de créer une situation de destruction en Israël. Deuxièmement, dans la perspective d'une guerre totale, on sait que le rapport de force n'est pas favorable à l'Iran. Troisièmement, on repère une sorte de connivence entre une série d'acteurs qui ne trouvent aucun intérêt à une guerre totale : l'Iran et le Hezbollah notamment, mais les États-Unis également. Ces derniers se rendent compte qu'ils n'ont plus la main sur cette région brûlante".

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Une attaque qui dépasse la simple démonstration de force ?

Si les tirs de missiles de l'Iran semblent liés à la nécessité de réagir symboliquement, ils ne seraient pas dénués d'une volonté supérieure de causer des dégâts, selon Heloïse Fayet. "D'un côté, les Iraniens ont prévenu les Israéliens par l'intermédiaire des Américains, laissant la possibilité à l'État hébreu d'intercepter et de détruire la plupart des missiles. Mais de l'autre, l'usage de missiles balistiques plus performants et plus pénétrants que ceux utilisés lors de l'attaque en avril 2024, ainsi que leur nombre, montre une volonté de nuire qui va au-delà de la démonstration de force".

Tout semble résider dans l'équilibre recherché par Téhéran entre le fait d'une part de montrer sa puissance et d'autre part, d'ouvrir le dialogue international. Heloïse Fayet rappelle que le président iranien a même proposé de "rendre les armes si Israël faisait de même. Ce genre de déclaration, combinée aux offensives aériennes, souligne bien cette volonté de conciliation entre le maintien de son influence régionale et les ouvertures diplomatiques, dans l'optique de lever les sanctions qui pèsent sur l'économie iranienne", remarque la chercheuse.

Le spectre du nucléaire iranien

Si Israël agite souvent le spectre du nucléaire iranien au siège des Nations Unies, la menace est davantage un enjeu politique qu'une réalité militaire imminente, rappelle Clément Therme . "On l'a vu encore hier, la principale menace pour Israël et les États-Unis résident dans les missiles balistiques iraniens. L'État hébreu dispose de moyens pour tenter de ralentir l'enrichissement de l'uranium par les Iraniens. Ils ont déjà procédé par le passé à des cyberattaques contre certains sites et des assassinats ciblés de scientifiques iraniens. Pour toutes ces raisons, le spectre de la bombe nucléaire représente surtout une menace politique agitée par Israël, même s'il faudrait nuancer le propos, car cet État, tout seul, n'a pas a priori les capacités militaires pour enrayer de manière durable le nucléaire iranien".

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