Affaire Guillaume Meurice, contre "la répression de l'humour ...
Peut-être avez-vous été surpris, ce dimanche 12 mai 2024, en écoutant France Inter, de ne pas trouver vos programmes habituels. La raison est simple : la première radio de France est en grève jusqu’à 23 h 59.
À l’antenne, vous pouvez régulièrement entendre ce message :
En raison d’un appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France déposé pour la défense de la liberté d’expression, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels. Nous vous prions de nous en excuser.
France Inter
L’affaire Guillaume Meurice, humoriste suspendu d’antenne pour avoir réitéré une blague sur Benyamin Netanyahu, est le principal déclencheur de cette grève, sur fond de réforme de l’audiovisuel public et de changement de la grille des programmes de France Inter, avec des « menaces » sur certaines « émissions populaires et singulières ».
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Les raisons d’une grève
Le préavis de grève publié par l’intersyndicale explique les raisons de celle-ci. Elle demande « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour« , « marque de fabrique » de France Inter selon elle.
Évidemment, l’affaire Guillaume Meurice résonne pleinement dans cette phrase. Mais plus globalement, les syndicats craignent un tournant dans les émissions proposées, notamment par France Inter, alors que la grille des programmes de la rentrée prochaine est en préparation.
La Direction de Radio France, loin de défendre les intérêts vitaux de l'entreprise, mène une politique de casse sociale sur les antennes en bouleversant les grilles et en sacrifiant des émissions emblématiques.
Préavis de grève de l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SNJ, UNSA, et SUD)
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D’autres grèves à venir ?
Et ces polémiques sur la première radio de France, interviennent dans un moment important de l’audiovisuel public. En effet, l’Assemblée nationale va examiner une réforme structurelle de celle-ci dans les prochains jours.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, prêche pour une grande holding regroupant les sociétés France Télévisions, Radio France, mais aussi France Médias Monde et l’institut national de l’audiovisuel. Si le texte est adopté, celle-ci pourrait voir le jour dès 2025.
Mais un amendement prévoyant carrément la fusion de ces sociétés au 1ᵉʳ janvier 2026 pour une grande holding nommée France Médias. Les syndicats y sont farouchement opposés et un préavis de grève est déjà déposé pour les 23 et 24 mai 2024, jours où le texte pourrait être examiné au Palais Bourbon.
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