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RDC : le destin suspendu de Goma mobilise la communauté ...

RDC  le destin suspendu de Goma mobilise la communauté
Lundi 27 janvier, les rebelles sont entrés dans la ville, suscitant une cascade de réactions surtout hostiles à leur soutien rwandais. L’offensive est aussi le résultat de l’échec de tout dialogue entre les belligérants.

Le destin de Goma aurait-il basculé ce lundi 27 janvier ? Maintes fois annoncée, l’offensive contre la capitale provinciale du Nord-Kivu a été déclenchée dans la nuit de dimanche à lundi. A la manœuvre, dans cette région située aux confins orientaux de l’immense république démocratique du Congo (RDC) les forces de la coalition M23-AFC soutenue par le Rwanda voisin. Un mouvement politico-militaire qui regroupe les rebelles du M23 en guerre contre le pouvoir de Kinshasa depuis 2012 et l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), créée fin 2023 par des transfuges du régime du président Félix Tshisekedi. Voilà déjà plusieurs mois qu’ils grignotent le territoire de cette vaste province, au point d’occuper aujourd’hui un territoire aussi vaste que la moitié de la Belgique.

Mais une offensive bien plus déterminante a été lancée la semaine dernière, au point de rendre possible l’impensable : la chute de la ville de Goma, pourtant déjà conquise pendant quelques semaines en 2012 par le M23.

Pillages signalés

A la mi-journée ce lundi, la situation restait cependant confuse. Dans le quartier populaire de Majengo, des dizaines de vidéos montraient les troupes rebelles défilant sous les applaudissements de la foule. Mais ailleurs, et notamment aux alentours de l’aéroport, la résistance aux rebelles s’organisait alors que des pillages étaient signalés. Des entrepôts abritant des vivres et le palais de justice de la ville auraient ainsi été mis à sac.

Dès lundi matin, les condamnations internationales se sont multipliées, visant essentiellement le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni d’urgence dimanche soir, dénonçant «un mépris éhonté» de l’intégrité territoriale de la RDC, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a pour sa part appelé «les forces de défense rwandaises de cesser de soutenir le M23 et de se retirer du territoire de la RDC». Lundi, dans la foulée de l’Union européenne, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a lui aussi condamné cette offensive «soutenue par les forces rwandaises», exigeant «l’arrêt des combats» et «la reprise du dialogue». Est-il encore possible ?

Echec des médiations

Après l’évacuation dès vendredi du personnel civil et d’une partie des troupes de la Monusco, la force de maintien de la paix, présente sur place depuis plus de vingt ans, de quels leviers disposent les diplomates pour faire pression et faciliter une reprise du dialogue ? Le 15 décembre, la dernière tentative de médiation, parrainée par l’Angola, s’était soldée par un échec. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui avait qualifié les pays africains de «shitholes countries» ( «trous à merde») lors de son premier mandat, affaiblit également la pression internationale. Et a même peut-être joué un rôle dans la décision des rebelles de déclencher cette offensive, inédite depuis 2012.

Après l’échec d’une proposition de médiation de la Turquie, le président kényan, William Ruto, qui assure actuellement la présidence tournante de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), a annoncé dès dimanche la tenue d’un sommet extraordinaire de l’organisation régionale «dans les prochaines quarante-huit heures» en présence des présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame. Mais les relations sont tellement tendues entre les deux dirigeants que rien ne garantit non plus le succès de cette initiative. Dès la veille du week-end, la plupart des chancelleries occidentales avaient appelé leurs ressortissants à quitter la ville, actant par avance l’assaut fatal sur Goma, qui laisse la diplomatie bien impuissante.

Frontière fermée

Ce lundi matin, pour la première fois, la frontière qui sépare Goma de Gisenyi, côté rwandais, au bord du lac Kivu, a d’ailleurs été fermée. Interrompant ainsi le flux continu de tous ceux qui prenaient la fuite. Simples civils, mais aussi personnel de la Monusco, militaires de la force régionale envoyée sur place par la Communauté des Etats d’Afrique australe (Sadec). Ou encore mercenaires occidentaux, recrutés par Kinshasa, depuis un an et demi, pour combattre aux côtés des forces congolaises. Lesquelles ne furent pas les dernières à quitter la ville en pleine débâcle. Côté rwandais, la ville jumelle de Goma n’aurait pas été épargnée par les combats. Lundi, des témoins sur place faisaient état de tirs et même de bombes qui auraient tué «cinq personnes».

Qui reste encore dans la ville assiégée pour empêcher sa prise totale par les rebelles ? Vendredi, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwami, véritable proconsul dans cette province placée sous état d’urgence, a été tué sur le front à l’ouest de Goma. Les dernières poches de résistance sont pour la plupart aux mains de groupes armés alliés au régime de Kinshasa depuis trois ans. Baptisés wazalendos («patriotes»), ces miliciens faisaient partie de la stratégie de guerre totale contre le M23, déclenchée en 2022 par le régime de Kinshasa. Lequel a toujours refusé tout dialogue avec les rebelles, assimilés à des «terroristes». Mais en armant ces supplétifs, peu disciplinés voir incontrôlables, Kinshasa a fait exploser l’insécurité dans cette ville, où ils se sont rendus coupables de nombreuses exactions.

Parmi ces groupes armés, figurent aussi les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dernier avatar des forces qui avaient commis le génocide au Rwanda en 1994. Hostiles à tout rapatriement au Rwanda, ils seraient notamment encore regroupés «près de l’aéroport et sur le mont Goma», selon une source sécuritaire, déterminés à s’opposer jusqu’au bout au M23-AFC. Or toute guérilla urbaine comporte des risques immenses, alors que la ville abritait déjà plus de 400 000 déplacés qui viennent de fuir les combats récents. Lundi, le porte-parole de la présidence congolaise a agité le risque «d’un carnage». Au moins 17 personnes ont été tuées et 367 blessées dans ces combats, selon les bilans de plusieurs hôpitaux obtenus par l’AFP.

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