Gena Rowlands, actrice légendaire et star de «N'oublie Jamais», est ...

Gena Rowlands, lauréate d'un Oscar honorifique, surtout connue pour ses collaborations éblouissantes à l'écran avec son mari, l'acteur et réalisateur John Cassavetes, et pour son rôle de femme atteinte de la maladie d'Alzheimer à qui l'on raconte l'histoire d'un jeune amour interdit dans N'oublie Jamais, est décédée mercredi à son domicile californien, rapporte TMZ. Elle avait 94 ans.

Le fils de Gena Rowlands, Nick Cassavetes, qui a réalisé N'oublie Jamais, a révélé en juin 2024 que sa mère souffrait de la maladie d'Alzheimer, comme son personnage dans le film. « J'ai demandé à ma mère de jouer Allie âgée, et nous avons passé beaucoup de temps à parler de la maladie d'Alzheimer et à tenter d'être authentiques. Et maintenant, depuis cinq ans, elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer, expliquait-il à Entertainment Weekly. Elle est en pleine démence. Et c'est tellement fou - nous l'avons vécu, elle l'a joué, et maintenant c'est à nous de le vivre. »

Puissance d'interprétation

Gena Rowlands a « toujours, toujours voulu être actrice », a-t-elle déclaré lors d'une interview en 2015 pour la web-série Academy Originals de l'Académie des arts et des sciences du cinéma. « J'ai commencé à réaliser que l'on n'était pas obligé de vivre une seule vie, que l'on pouvait être plusieurs personnes et faire beaucoup de choses, et cela m'a interpellée.

Cela peut paraître glamour. Mais les rôles emblématiques que John Cassavetes a créés pour elle reposaient surtout sur des personnages borderline et en marge : une prostituée tourmentée dans Faces, une épouse et une mère étouffée par les normes dans Une Femme sous influence, et une call girl proche des gangsters qui protège à contrecœur un jeune garçon de la mafia dans Gloria. Ces deux dernières prestations lui ont valu des nominations aux Oscars.

Gena Rowlands était capable de porter un film par sa seule interprétation puissance et nuancée d'un personnage. Elle a remporté un Emmy et un Golden Globe pour le téléfilm de 1987 pour Betty Ford, femme du président, et un Emmy pour le téléfilm de 1991 Face of a Stranger, dans lequel elle incarne une femme laissée sans ressources à causes des dettes de jeu de son mari, récemment décédé.

Par ailleurs, elle a toujours permis à ses seconds rôles de briller. Cate Blanchett l'a dit en l'introduisant lors de la cérémonie des Governor's Awards de 2015 où elle a reçu son Oscar honorifique : « L'authenticité intense et l'immédiateté de son jeu me semblent plus proches d'une performance en direct sur scène que d'une émotion capturée sur pellicule. »

Inspirée par Bette Davis

Gena Rowlands était singulière. Le dramaturge Tennessee Williams la comparait à « une œuvre d'art devant laquelle vous vous placez comme s'il s'agissait de tableaux dans un musée, ou de couchers de soleil, ou de montagnes, ou d'amants qui s'éloignent lentement de vous ». Elle a cité comme influence Bette Davis, avec qui elle a joué dans le téléfilm Strangers: The Story of a Mother and Daughter. (« Le couple est presque trop beau pour être vrai, mais la réalité est encore meilleure », a déclaré la critique Sheila O'Malley). L'actrice a déclaré qu'elle avait fait écho à l'indépendance de Bette Davis en jouant des personnages qui ne correspondaient pas à la norme ou aux stéréotypes. « À l'époque, a-t-elle déclaré à Academy Originals, on attendait des femmes qu'elles soient douces et obéissantes, et ce n'était pas ce qui m'intéressait. Bette jouait toujours quelque chose qui avait beaucoup de mordant ».