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Frédéric Beigbeder : "Moi aussi, je suis une victime"

Frédéric Beigbeder  Moi aussi je suis une victime
L'écrivain Frédéric Beigbeder est l'invité du 9h10 à l'occasion de la publication de son essai "Confession d'un hétérosexuel légèrement dépassé" (Albin Michel).

Retour de Frédéric Beigbeder dans la Matinale de France Inter, après sa chronique suicide du 15 novembre 2018 et sa charmante satire parue dans la foulée chez Grasset qui faisait passer tous les gens de cette radio pour de sacrés abrutis. Frédéric Beigbeder "prétend être un connard sensible" (ce sont ses mots) et comme il aime plus que tout la provoc’, il publie un livre de super "connard" super "sensible" : "Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé" (Albin Michel).

Alors qu'il a toujours eu l'habitude de retranscrire son imagination littéraire, considéré comme un champion de la fiction à partir du réel notamment via ses doubles littéraires, dans ce livre, cette fois-ci, il ne s'agit pas du tout de fiction, mais de souvenirs personnels, de confessions au sens rousseauiste du terme dans une période, explique-t-il au micro de Sonia Devillers où il considère que : "pour être entendu, il faut être une victime, parce que nous sommes dans un mode de compétition victimaire. Moi aussi, je voulais faire partie de ce club et raconter mes épreuves passées".

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"Je n'ai pas choisi d'être un homme, blanc, hétéro, de plus de 50 ans"

C'est l'histoire d’un mec qui se dit victime au même titre que n’importe qui, et qui en marre de s’excuser d’être un mâle, blanc, bourgeois, et obsédé du cul. Un homme qui entame son livre par un "moi aussi, je suis une victime" tant il s'estime victime d'une logique qui consisterait à déconstruire les hommes, blancs, attirés par les femmes, de sa génération : "Ce qui est embêtant dans cette définition, c'est qu'elle est quatre fois quelque chose que je n'ai pas choisi. Je n'ai pas choisi d'être un homme, je n'ai pas choisi d'être blanc. Je n'ai pas choisi de désirer les femmes. Comme je n'ai pas non plus décidé de naître dans les années 1960 à une période de libération sexuelle dont j'ai pu également souffrir, comme beaucoup de gens de ma génération. C'est ennuyeux quand on est défini, et même critiqué pour des choses sur lesquelles on n'a pas eu de contrôle. Je veux bien être critiqué sur mes livres, mes films, mes articles de journaux, mais pas sur mon être".

"100 % des gens sont des victimes et j'ai aussi le droit de l'être"

Le journaliste au Figaro magazine et critique littéraire dans l'émission "Le Masque & la Plume" a tenu a confier son histoire, subjective, individuelle, parcourir son existence, ses épreuves, sa nostalgie et montrer en quoi, même s'il est né dans une famille favorisée socialement, lui aussi, comme tout le monde, est habité par des traumatismes liés aux maux sociétaux qu'il a lui-même très tôt dénoncés dans ses ouvrages passés : "Moi aussi, j'ai eu des difficultés, moi aussi, j'éprouve une souffrance intérieure. 100 % des gens sont des victimes et on peut publier 70 millions de livres avec à chaque fois quelqu'un qui aura un truc à raconter. Je respecte la souffrance de chacun, mais je demande aussi qu'on me respecte autant que les autres, ni plus ni moins. Mon livre, c'est simplement un individu, un homme qui tente de se décrire dans la vérité en précisant au passage que tout le monde est victime. Moi, j'ai aussi le droit d'avoir voix au chapitre. La première génération de Français sans guerre, c'est la mienne, je suis né 20 ans après la Deuxième Guerre mondiale, dans une période de libération absolue dans tous les domaines, dans une société très égoïste, celle des années 1970-1980 que j'ai beaucoup critiquée, que ce soit la surconsommation, la destruction de l'environnement par le capitalisme, les violences sexistes dans le milieu du mannequinat ou encore dans l'univers des oligarques russes. Tout ça, je l'ai fait dans les années 2000, soit quinze ans avant Metoo, pourquoi donc est-ce que je n'ai pas eu une médaille de combattant anti sexiste ?"

"Je ne suis pas conservateur"

Le critique littéraire et auteur s'interroge en même temps qu'il renoue avec un certain nombre de représentations qui peuvent sembler conservatrices voire réactionnaires. Voici ce qu'il en dit : "Je ne crois pas que je sois conservateur, car ça veut dire qu'on veut revenir à un monde précédent. Et moi, je n'aime pas le monde précédent. J'ai juste peur du monde d'après et j'aimerais bien qu'il y ait un monde présent qui soit organisé de manière plus solidaire. Je crois aussi que c'est une question d'âge. J'étais d'extrême gauche à 20 ans et, en vieillissant, je m'aperçois que je veux sauver certaines choses qui ont l'air très conservatrices, mais qui sont en réalité tout simplement des repères personnels. Déconstruit, je l'ai sans doute été un peu trop tôt. Aujourd'hui, j'ai besoin de renouer avec les structures familiales que j'avais remis en question durant ma jeunesse".

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