« Florent Pagny : le phénix » : dans les coulisses de son retour

Un nouvel album, « 2 bis », un concert événement et un documentaire inédit tous deux diffusés sur TF1… Le chanteur, qui lutte contre un cancer, revient en pleine lumière.

« Je voulais filmer l'émotion de Florent Pagny sur scène, celle qui allait vivre avec le public qui avait tellement envie de le revoir… » Michel Jankielewicz, le réalisateur de Florent Pagny : le phénix, le documentaire diffusé ce vendredi 1er septembre sur TF1 à 23 h 40, connaît bien le chanteur. C'est son ami depuis 35 ans… En juin et en juillet derniers, il a ainsi pu l'accompagner pendant l'enregistrement de son album 2 bis composé de reprises de ses tubes en duo avec Zazie, Obispo, Slimane, Bruel, Kendji Girac, Anggun, Soprano… et tout au long de sa tournée estivale en France, qui signait ses retrouvailles avec ses fans après son combat contre un cancer du poumon, diagnostiqué en janvier 2022.

Il en a tiré une heure d'images inédites, où l'interprète de « Savoir aimer » se raconte avec franchise, humour et simplicité : « Florent est dans la vie comme à la télé. Il tient les mêmes propos devant ou hors caméra. Il n'y a pas de trahison avec lui », explique le réalisateur qui a longuement interviewé son complice pour les besoins du film. Lequel clôture la soirée spéciale de la Une dédiée à l'artiste, qui débute à 21 h 10 avec le concert « Avec Florent Pagny, tout le monde ELA », capté en juin à la Scène musicale à Paris.

Avec Florent Pagny, Michel Jankielewicz n'en est pas à son coup d'essai. En janvier dernier, le réalisateur avait raconté le parcours du chanteur parfois contesté dans un premier documentaire Florent Pagny, un homme libre, qui avait réuni 4,2 millions de téléspectateurs sur TF1. Cette fois, il voulait aborder « la partie musicale de sa vie ». « J'étais en immersion totale, avec lui, avant, pendant et après ses concerts. Je l'ai regardé vivre avec ses amis, sa famille qui l'a suivi sur les routes et ses musiciens. » Au cours de ces deux mois, il a retrouvé « un homme combatif, qui ne parle jamais de ses problèmes de santé. Il les règle, c'est tout. Et je suis sûr qu'il finira par régler celui-là ! ».

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Ce trait de caractère lui a d'ailleurs inspiré le titre de ce deuxième projet. Comme l'oiseau mythique, l'artiste ne cesse de « ressusciter ». « Florent a connu de grands hauts et de grands bas. Mais il se relève toujours, explique Michel Jankielewicz. Pour moi, c'est un phénix. Il va toujours chercher cette force qu'il a en lui. Il est le maître de sa vie. Il sait ce qu'il veut, il fait ce qu'il faut pour y arriver. Il ne baisse jamais les bras »

Et ce que Florent Pagny veut, c'est retrouver sa voix, « ce don qu'on lui a donné » et qu'il bichonne à grandes lampées de tisanes avant de monter sur scène. C'est chanter sinon pour oublier ses peines et la maladie, du moins pour communier avec son public dont il s'étonne encore de la ferveur : « Vous m'avez envoyé tellement d'amour, j'ai tellement reçu de messages d'amour que je pense franchement que c'est ça qui m'a fait passer l'histoire aussi bien », déclare-t-il, la voix serrée par l'émotion, à Nîmes, où il est rentré dans l(es) arène(s) pour inaugurer sa tournée…

Une séquence parmi les plus touchantes de ce documentaire qui donne à voir l'homme – parfois fragile – au-delà de la star (ou du coach imperturbable de The Voice), apparemment si solide. C'est sans doute là que tient la force de ce documentaire, où l'on découvre un homme pudique et sensible, qui tire sa force de « ses murs porteurs ». Ses copains artistes d'abord – Zazie, Pascal Obispo, Patrick Bruel ou encore Slimane – avec qui il a enregistré 2 bis (sorti ce 1er septembre) un disque composé uniquement de duos. Les mêmes copains qui l'ont rejoint pour le concert en faveur d'ELA, l'association européenne contre les leucodystrophies. Mais aussi et surtout ses deux grands enfants, Aël (23 ans) et Inca (26 ans), et sa femme, Azucena, avec qui on le voit débriefer, se détendre ou se chamailler entre deux performances.

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« Florent tire son énergie de ses amis et de sa famille, comme le raconte ce titre. Il le dit souvent, ses chansons sont des messages qu'il s'adresse aussi à lui-même. Et ses murs porteurs, c'est ce qu'il y a de plus important pour lui », assure Michel Jankielewicz avant d'ajouter : « De la même manière, “Un jour, une femme” retrace son histoire d'amour de plus de trente ans avec Azucena qui représente le fondement de sa vie. » Et son principal soutien quand la fatigue le submerge après ce premier concert. Ou quand il doute de convaincre les 25 000 jeunes participants d'un festival, pas forcément « venus pour le voir » mais qui finissent par l'acclamer. Une autre preuve de la popularité du chanteur aux 15 millions d'albums vendus, dont les tubes bercent notre quotidien depuis 35 ans.

Cela méritait bien un – autre – documentaire – fut-il très élogieux – pour lui rendre hommage, en attendant son prochain retour : « Il va maintenant se retaper et prendre soin de lui. Mais comme il le dit, il a encore plein de projets. » Parce qu'il ne sait et n'aime faire que chanter…