Les pratiques alternatives font débat sur Doctolib
Les réseaux sociaux s'agitent depuis vendredi autour de la présence de thérapies non reconnues, telles que la sophrologie et la naturopathie, sur la plateforme de prise de rendez-vous Doctolib. Plusieurs professionnels de santé épinglent le site spécialisé pour son intégration de praticiens n'ayant pas obtenu de diplôme d'État. Si ces thérapies ne correspondent pas à de la médecine, elles font de plus en plus d'adeptes, affirme le PDG de Doctolib au Parisien ce lundi. « La demande est là. Ce n'est pas à nous de dire si ces activités sont efficaces ou utiles. Elles sont légales, nous n'avons donc pas de raison d'empêcher les praticiens d'être inscrits sur notre site », se défend Stanislas Niox-Chateau.
« Sur ce sujet, la société évolue et par exemple, certaines associations de patients promeuvent l'accès à des thérapies complémentaires. Nous considérons que ce n'est pas le rôle de Doctolib de trancher ces débats », peut-on également lire sur le compte Twitter de l'entreprise. Certains utilisateurs et médecins dénoncent, eux, des risques de dérive et une potentielle décrédibilisation des professions régies par le Code de la santé publique. Selon eux, l'arrivée des homéopathes, acupuncteurs et autres sur la plateforme serait une porte ouverte aux charlatans. « Son nom, Docto-lib, induit en erreur. Il faudrait créer la branche Parallèle-lib », raille le docteur Franck Clarot, consulté par Le Parisien.
Sur ce sujet, la société évolue et, par exemple, certaines associations de patients promeuvent l'accès à des thérapies complémentaires. Nous considérons que ce n'est pas le rôle de Doctolib de trancher ces débats.
— Doctolib (@doctolib) August 19, 2022
Pour Stanislas Niox-Chateau, ces métiers relevant du domaine du « bien-être » ont leur place sur Doctolib, d'autant qu'il faut en avoir explicitement formulé la requête dans la barre de recherches pour être dirigé vers ces derniers. Un avertissement figure toutefois sur leurs fiches : « Ce praticien exerce une profession non réglementée. »
« On parle là de quelque chose de marginal, ce sont 3 % des 170 000 praticiens de notre site, 0,3 % des prises de rendez-vous et 0,06 % si on prend l'exemple de la naturopathie ! Notre rôle est d'informer l'utilisateur, lui donner une information claire, mais pas de l'empêcher. Nous ne sommes pas l'annuaire du ministère de la Santé », martèle le PDG du site.
Lundi dans la journée, Doctolib a finalement annoncé avoir suspendu 17 comptes faisant référence à la naturopathe nonagénaire Irène Grosjean, après la diffusion sur Twitter d'une vidéo où on la voit préconisant des gestes s'apparentant à des agressions sexuelles sur des jeunes enfants pour les soigner de la fièvre.
Bonjour, compte tenu de la gravité de ce signalement, nous suspendons immédiatement la prise de rdv des profils concernés afin d'effectuer des vérifications. 1/3
— Doctolib (@doctolib) August 22, 2022
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