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Didier Deschamps : pourquoi une annonce de départ aussi ...

Didier Deschamps  pourquoi une annonce de départ aussi
CHRONIQUE. Il a tout gagné. Et pourtant, quelque chose ne tournait plus rond dans son management. Relation compliquée avec certains joueurs ? Lassitude personnelle ? Explications.

Est-ce le signe d'une forme d'essoufflement, d'une lassitude qui n'ose pas dire son nom ? Notre « DD » national annonce donc son départ de l'équipe de France à la fin de son contrat avec la Fédération française de football, à l'été 2026, après la prochaine Coupe du monde, organisée aux États-Unis, au Mexique et au Canada.

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Trop tôt ? Pourquoi cette communication précipitée, comme si le sélectionneur le plus capé de l'histoire du football français (165 matchs), l'homme de tous les trophées, voulait se débarrasser d'un poids qui l'encombrait depuis des mois ?

La plupart des observateurs avaient noté que quelque chose ne tournait plus très bien dans la machinerie Deschamps. Ses habituels contempteurs s'en prenaient à l'ennui mortel que dégageait son équipe à chacune de ses sorties, à son système de jeu verrouillé comme une prison de haute sécurité. Il y avait aussi ceux qui lui reprochaient d'avoir abandonné le pouvoir à la superstar Kylian Mbappé, aux ogresques ambitions du gamin de Bondy de vouloir tout diriger, d'organiser le jeu de l'équipe à son seul profit.

À LIRE AUSSI PSG, Bleus, Real : l'année noire de Kylian MbappéEt, forcément, le management du sélectionneur à l'encontre des autres joueurs du groupe des Bleus s'en trouvait fragilisé. En termes d'image, le généralissime DD n'était plus un lider maximo, mais un conseiller soumis aux caprices de la star partie aujourd'hui au Real Madrid.

Malaise ambiant

La réalité est, bien sûr, plus nuancée. Mais tout le monde a perçu le malaise avec le déclassement du chouchou des supporteurs des Bleus, Antoine Griezmann, pierre angulaire et dépositaire du jeu de l'équipe de France, renvoyé sur le banc plus souvent qu'à son tour, baladé à tous les postes sur le terrain, à la grande surprise de tous les commentateurs.

Griezmann, avec son toucher de porcelaine, avait des allures de fantôme. La faute à Dédé, dont on sentait un management de plus en plus approximatif, comme si le génial et roué entraîneur n'avait plus les clés du jeu. Certains prétendaient que, malgré les mille titres dont il était porteur et qu'aucun autre ne pourrait jamais, un jour, égaler, il avait un problème insoluble : le lien avec des joueurs d'une génération qu'il comprenait de moins en moins. Une génération de purs mercenaires, fabriqués en batterie dans des centres de formation standardisés, comme des produits à rentabiliser au plus vite dans les championnats européens, ballottés d'un club à un autre.

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Dans ce contexte ultralibéral, l'amour du maillot en a pris un coup dans l'aile. Le départ volontaire d'Antoine Griezmann des Bleus a été le signe avant-coureur de ce malaise. Comme toujours, le joueur de l'Atlético de Madrid est parti sur la pointe des pieds, avec élégance, sans un mot plus haut que l'autre, mais tout le monde avait compris qu'une page s'était tournée, qu'une génération tirait sa révérence, qu'il fallait laisser la place.

C'est sans doute le départ du feu follet des Bleus qui a précipité l'annonce de Didier Deschamps. Et c'est un préretraité qui va donc coacher les Bleus en terre yankee dans un peu plus d'un an. Quelle sera son autorité pour gérer ce qui ressemble à une parenthèse avant l'arrivée probable de son successeur, Zinédine Zidane ? Et surtout quel système de jeu va-t-il offrir aux supporteurs français, désespérés par le spectacle soporifique offert depuis plus de deux ans ? Et si, avec ce visa de sortie anticipée, Dédé nous surprenait en prônant un jeu ébouriffant, tourné vers l'attaque, la vitesse, les changements de rythme ? Qu'a-t-il à perdre ? Il a déjà tout gagné.

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