Courcelles-lès-Lens : hospitalisée, la mère avait quitté le centre de santé mentale de Lens la veille du drame
Ce mardi, 29 octobre, par un communiqué transmis aux médias, le procureur de la République de Béthune est revenu sur le double infanticide présumé de la veille au soir, 26, rue des Pensées, à Courcelles-lès-Lens. Le texte indique la découverte sans vie, vers 17h50, des corps de deux fillettes de 4 et 6ans (la plus jeune aurait dû fêter son 4e anniversaire le 8 novembre), «porteurs de très nombreuses blessures à l’arme blanche». Le parquet ajoute que, au cours de la nuit et après son interpellation, «au vu des premiers éléments», leur mère, «compte tenu de son état de santé, a été hospitalisée sous contrainte».
Lorsque la jeune mère de famille est transportée aux urgences, alors qu’elle tient des propos délirants, disant entendre des voix, d’après une source proche du dossier, elle regagne un centre hospitalier lensois quitté la veille. Selon nos informations, que la direction de l’établissement n’a souhaité ni confirmer ni infirmer, la mise en cause avait dernièrement intégré le centre de santé mentale J.-B.-Pussin à la faveur d’une procédure de «soins à la demande d’un tiers» (SDT) très encadrée. Dimanche dernier, de manière autorisée ou non, elle a quitté le centre, avant de regagner son domicile.
Une main courante déposée en 2017 après des filaturesFin septembre, d’après le maire de la commune Bernard Cardon, la meurtrière présumée, dont les deux enfants décédés ont été découverts dans un fauteuil par les secours, avait appelé la mairie, disant alors ne pas se sentir bien. Un agent de surveillance de la voie publique (ASVP) de la Ville s’était à cette occasion déplacé à son domicile du quartier de La Marlière, pour un échange précédant de peu son hospitalisation à Pussin. Les premiers contacts entre la famille installée rue des Pensées depuis quelques années et les services municipaux remontent en réalité à 2017.
De juin à septembre, une habitante d’Auby (Nord), frontalière de Courcelles-lès-Lens, est régulièrement suivie en voiture par un homme et une femme. Une main courante est déposée au commissariat d’Hénin-Beaumont. Une alerte sur Facebook fait remonter d’autres témoignages et aboutit à l’identification du couple de La Marlière. Il faudra que la mairie, prévenue, et la police s’en préoccupent pour que les filatures, motivées a priori par la jalousie maladive de la mère de famille, s’arrêtent. «Je n’ai plus entendu parler d’eux pendant deux ans», précise Bernard Cardon, ne regrettant aujourd’hui qu’une chose, «qu’elle soit sortie de l’hôpital».