Agressions sexuelles sur Adèle Haenel: Christophe Ruggia ...

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce lundi 3 février concernant le réalisateur Christophe Ruggia jugé pour des agressions sexuelles sur l'actrice Adèle Haenel, mineure à l'époque.

Sa défense laborieuse et ses tentatives d'explications n'auront pas convaincu. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce lundi 3 février Christophe Ruggia à une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme. Ils vont être réalisés sous bracelet électronique. Le réalisateur était jugé pour des agressions sexuelles sur Adèle Haenel, âgée de 12 à 14 ans aux moments des faits.

"Que faisait cet homme avec une adolescente de 24 ans sa cadette", s'était interrogée la procureure de la République de Paris lors de l'audience qui s'est tenue le 10 décembre dernier. Après le tournage du fils Les Diables en 2001, dans lequel Adèle Haenel faisait ses premiers pas d'actrice à l'âge de 11 ans, la jeune adolescente devait se rendre seule les samedis après-midi au domicile de Christophe Ruggia, alors âgé de 36 ans.

Les déclarations constantes d'Adèle Haenel

En 2019, Adèle Haenel se confie une première fois auprès de Mediapart et accuse Christophe Ruggia d'avoir abusé d'elle lors de ces rencontres. Elle parle alors de 120 rendez-vous.

Devant les enquêteurs, puis à l'audience en décembre dernier, elle a réitéré avec constance ses accusations. Chez lui sur son canapé, il vient vite "se coller". Pour "faire comme si c'était normal, comme s'il ne se passait rien", il "intercale" des mots entre ses gestes, a expliqué à la barre l'actrice de 35 ans, qui s'est depuis mise en retrait du cinéma.

"C'est vraiment trop mignon ce que tu fais ma puce", a-t-elle imité. Il l'embrassait dans le cou. "Ah t'es vraiment trop drôle", a encore poursuivi Adèle Haenel. Une main dans le col sous le t-shirt, puis une autre dans son pantalon.

À plusieurs reprises, face aux déclarations de Christophe Ruggia, l'actrice s'est emportée. "Mais ferme ta gueule", lui a-t-elle lancé lorsque ce dernier a affirmé avoir voulu la "protéger", affirmant que c'était lui qui lui avait proposé de prendre un pseudonyme.

"Agresser des enfants, ça a des conséquences. Tout le monde me demande de pleurer sur le sort de M. Ruggia. Mais qui s'est soucié de l'enfant? Agresser des enfants comme ça, ça ne se fait pas. Ça a des conséquences. Personne n'a aidé cette enfant", a martelé Adèle Haenel.

"M. Ruggia a fait le choix d'agresser"

La procureure, qui avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme, avait alors estimé que "la peine est là pour replacer la culpabilité au bon endroit". "Adèle Haenel est la victime. Monsieur Ruggia a fait le choix de l’agresser sexuellement. C’est lui l’adulte", avait justifié la représentante du parquet, estimant que "la justice est là pour remettre les choses à l’endroit et elle demeure un levier pour toutes celles et ceux qui n’en ont pas d’autres."

Christophe Ruggia s'était quant à lui défendu affirmant n'avoir jamais touché l'adolescente et que le "#Metoo français" lui était "tombé dessus".