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Il y a dix ans : l'attentat de Charlie-Hebdo

Il y a dix ans  lattentat de CharlieHebdo
Dix ans après, la mémoire des attentats terroristes qui ont frappé le journal satirique « Charlie Hebdo » est toujours aussi vive. Retour sur les commémorations du 7 janvier et le projet de Maison du dessin de presse.

Le 7 janvier 2015, le terrorisme frappait Charlie Hebdo. Douze morts dont huit membres de la rédaction succombaient à une fusillade qui dura moins de deux minutes. Parmi les victimes, cinq dessinateurs : Charb, Honoré, Tignous, et les légendaires Cabu et Wolinski… 

« Je veux saluer le courage de toutes les femmes et de tous les hommes qui portent haut les valeurs de la liberté d’expression dans l’exercice quotidien de leur métier, l’un des plus beaux qui soient », écrivait alors la ministre de la Culture, dans un communiqué rédigé le jour même, ajoutant : « Je veux saluer avec force leur engagement pour la démocratie. »

Les manifestations qui suivirent ont prouvé que personne ne s’y trompait : c’est, en effet, le modèle démocratique et les valeurs républicaines qui étaient attaquées. En prenant pour cible les dessinateurs de presse, les terroristes ont voulu attaquer la cause de l’humour, de la satire, de la liberté d’expression, qui sont indispensables à la santé de l’esprit public. « Le dessin de presse est une forme élaborée et précieuse de l’impertinence démocratique que nous devons défendre », souligne, Rachida Dati, ministre de la Culture, à l’occasion des commémorations pour les dix ans des attentats.

©Serge Tenani/Hans Lucas/AFP

Je suis Charlie

Le retentissement des actions terroristes du 7 janvier est immense. Après trois jours d’attentats qui ont suivi celui du journal, et pendant que le slogan « Je suis Charlie », invention spontanée de Joachim Roncin, alors directeur artistique d’un périodique, fait, dès le 7 janvier, le tour du monde sur les réseaux sociaux, des « marches républicaines » s’organisent dans toute la France. Le dimanche 11, à Paris, plus d’un million et demi de personnes, auxquelles se joignent quarante-quatre dirigeants de pays du monde entier, forment un immense cortège. Sur deux jours, les 10 et 11 janvier, le ministère de l’Intérieur estime que quatre millions de personnes sont descendues dans la rue en France, pulvérisant tous les records : la manifestation du siècle.

Quant au journal lui-même, il reçoit aussitôt un soutien massif : les dons affluent, Libération prête ses locaux à la rédaction, Le Monde ses ordinateurs. Le numéro 1178 de Charlie-Hebdo, vite surnommé « le numéro des survivants », devra, pour fournir à la demande, être tiré à huit millions d’exemplaires (la diffusion ordinaire plafonnait à 60 000). Son dessin de couverture, signé Luz, est un petit chef-d’œuvre du genre, exprimant toute l’émotion et toute l’intelligence de l’équipe du journal. Les rubriques des dessinateurs décédés sont remplies de leurs anciens dessins, à côté de ceux des survivants. Quant aux textes publiés, ils ne sont pas corrigés, pour rendre hommage au correcteur assassiné (Mustapha Ourrad).

Cabu en 2006

©Joël SAGET/AFP

Un engagement pérenne

Aujourd’hui, la liberté d’expression est loin d’être une cause dépassée. Bien au contraire : l’humour et la satire, mais aussi la laïcité, le féminisme, l’écologie ou les droits de l’homme, sont des valeurs universelles qu’il faut défendre sans faillir. C’est ce à quoi s’emploient le ministère de la Culture et ses opérateurs à travers notamment leurs programmes de l’Education aux médias et à l’information. C’est aussi une cause semblable, celle de la liberté, que vise le plan pour la liberté de création présenté le 4 décembre 2024 par Rachida Dati, ministre de la Culture : « L’art, c’est la liberté, a souligné la ministre. S’il est attaqué, ce n’est pas uniquement la liberté de l’artiste qui est en jeu mais bien la nôtre, celle de toutes les Françaises et de tous les Français. L’art est un outil démocratique, qui permet de penser et de s’émanciper. Empêcher l’accès à un spectacle, à une exposition, à une œuvre, c’est mettre en péril notre modèle de société et notre démocratie ».

C’était l’un des derniers souhaits de Georges Wolinski, l’un des dessinateurs tombés lors de l’attentat de Charlie Hebdo : ouvrir un lieu pérenne pour présenter le dessin de presse. Repris par son épouse Maryse Wolinski, le projet a été officialisé par une annonce du président de la République en 2020. Conçue d’abord, selon les termes de la ministre de la Culture, comme « un hommage de la République aux victimes assassinées pour avoir défendu sans jamais faiblir, et au service de tous les citoyens, la cause de la liberté », cette Maison aura une mission patrimoniale (« plus de deux cents ans d’histoire du dessin de presse en France »), avec un espace d’expositions temporaires, une mission d’aide à la création (résidences, ateliers, spectacles, rencontres…) et enfin une importante mission de médiation et de transmission, notamment auprès des publics scolaires. « Cette maison du dessin de presse sera un lieu de mémoire en souvenir de ceux tombés au service de la liberté d’expression, de la liberté de dessiner, de caricaturer », assure Rachida Dati, ministre de la Culture. 

La Maison du dessin de presse

Projet piloté par le ministère de la Culture, en partenariat avec la Ville de Paris et la région Ile-de-France, avec l’aide d’un conseil d’orientation formé de dessinateurs de presse et de professionnels de ce domaine, associé à la conception du projet, la Maison du dessin de presse ouvrira au public en 2027 dans un immeuble situé dans le sixième arrondissement de Paris, sur une surface de 1 500 m2. 

Georges Wolinski en 2014

©Ulf Andersen/Aurimages/AFP

La maîtrise d’ouvrage a été déléguée par le ministère de la culture à l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (O.P.P.I.C.). Les travaux sont confiés à l’atelier d’architecture Bruno Gaudin et à ses co-traitants (Designers Unit scénographe et signaléticien, Egis Conseil bureau d’études généraliste, Egis Concept-Elioth bureau d’études environnement, Casso sécurité et sûreté, 8’18’’ concepteur lumière et Innovision pour la partie multimédia).

La finalisation de la scénographie, l’engagement des études architecturales et le dépôt du permis de construire, seront engagées dans les prochaines semaines, en lien avec toutes les parties prenantes, et les travaux sont prévus pour la fin de l’année 2025.

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