Centrale-Supélec secouée par un scandale de violences sexuelles
Déflagration au sein de la prestigieuse école d'ingénieurs CentraleSupélec après la révélation d'une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols sur l'année universitaire, qui a motivé l'ouverture d'une enquête préliminaire, selon le parquet d'Evry, sollicité par l'AFP.
Menée auprès de 2.386 élèves, une étude diligentée par la direction à la demande de l'association de lutte contre le sexisme Çapèse, a mis "en évidence des situations de violences sexistes et sexuelles particulièrement préoccupantes", s'est alarmée jeudi CentraleSupélec dans un communiqué.
Selon cette enquête, 51 femmes et 23 hommes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel lors de l'année universitaire 2020-2021, 46 femmes et 25 hommes d'agression sexuelle ("un contact physique avec une partie sexuelle -fesse, sexe, seins, bouche, entre les cuisses- commis par violence, contrainte, menace ou surprise") et 20 femmes et 8 hommes de viol ("un acte de pénétration commis par violence, contrainte, menace ou surprise").
Parmi les étudiants ayant déclaré avoir subi l'une de ces violences, "près de 9 sur 10 ont indiqué que leur agresseur serait un autre élève et que les faits se seraient déroulés dans un contexte associatif ou au sein de la résidence étudiante", a précisé Supélec.
Le parquet saisi des faits"Face à la gravité des faits déclarés par les participants à cette enquête inédite, le directeur de l'école Romain Soubeyran a décidé d'alerter dans un courrier la procureure de la République d'Evry", afin que "soient envisagés des moyens complémentaires de prévention, d'action et d'accompagnement des victimes, mais également des moyens de sanction des auteurs", a ajouté l'école.
Suite au signalement, le parquet d'Evry a ouvert une enquête préliminaire pour des faits de harcèlement sexuel, agressions sexuelles et viols, et confié les investigations aux enquêteurs spécialisés de la brigade de recherches de Palaiseau, a précisé le ministère public.
"Les résultats de cette enquête nous ont sidérés", a encore déclaré le directeur de l'école, cité dans le communiqué. "Si nous sommes engagés de longue date dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, nous étions loin d'en prendre l'exacte mesure", a-t-il ajouté.
"Les résultats de notre questionnaire sont alarmants, mais ils nous semblent nécessaires pour que tout le monde prenne conscience de l'ampleur du problème des violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur", a indiqué de son côté l'association Çapèse sur Twitter.
(avec AFP)