Candidats aux législatives, l'inflation les freine dans leur campagne
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À l’ombre des combats politiques qui se mènent au sommet à grand renfort de meetings onéreux, certains candidats, subissant l’inflation, peinent à amortir les coûts d’une campagne pourtant peu dispendieuse.
Loin des candidats-personnalités, des atouts de partis et des éléphants de la politique, quelques candidats aux législatives des 12 et 19 juin prochains ne bénéficient ni de la notoriété ni de l’appui financier nécessaire du parti politique dont ils arborent les couleurs. « Le Parisien » dresse le portrait d’une poignée d’aspirants à l’hémicycle qui disent souffrir de l’augmentation des prix, et notamment ceux de l’essence (nécessaire à parcourir le territoire qu’ils doivent convaincre) et du papier (nécessaire à imprimer les tracts de campagne).
Candidate Les Républicains sur la sixième circonscription du Pas-de-Calais, Faustine Maliar peste contre les tarifs du papier, que l’inflation a fait bondir de 15 %. « Et la hausse se répercute sur chaque document », décrit-elle au « Parisien ». Tracts, lettres de présentation, programme imprimé, journal de bord : voilà ce qui marche, selon elle, auprès de la population âgée de sa circonscription. Voilà aussi ce qu’elle a de moins en moins le luxe de s’offrir. Alors, la candidate de 27 ans n’a d’autre choix que d’amortir l’inflation « sur [ses] derniers personnels », faute de pouvoir « négocier des remises » à quelque échelle que ce soit de la production.
Même galère pour Sonia Naffati, candidate pour la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) dans la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes. Déjà candidate pour la France insoumise en 2017, celle qui avait alors récolté 9,7 % des voix au premier tour s’est vu refuser cette année le prêt de 8000 euros sollicité auprès des banques. « Le budget essence, il a doublé par rapport à 2017, et l’impression des tracts a augmenté de 30 %. Ça fait très mal quand on part avec des petits budgets, glisse-t-elle. Donc oui, l’inflation c’est de plein fouet. »
L’enjeu crucial des 5 %Les deux jeunes candidates assument peiner à s’y retrouver dans cette inflation qui les crible de toutes parts. Faustine Maliar estime qu’elle devra sortir de sa poche entre « 4000 et 5000 euros » d’ici à la fin de la campagne, pour assurer ces surcoûts ainsi que les « 300 euros d’essence par semaine » pour sillonner les villages de sa circonscription. De son côté, Sonia Nafatti a dû faire une croix sur certaines choses, comme les meetings ou des tracts moins nombreux et moins qualitatifs, et cela au profit du contact direct avec les citoyens via la sensibilisation dans la rue ou le porte-à-porte.
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Toutes deux espèrent obtenir au moins 5 % des voix le dimanche 12 juin. Au-delà de ce seuil important, comme à la présidentielle, l’État s’engage à rembourser un uniforfait équivalent à 47,5 % du plafond des dépenses autorisées pendant la campagne, soit un total de 33.000 euros, même pour ceux qui ont dépensé moins. Mais pour atteindre ce score, encore faut-il pouvoir faire campagne avec des moyens…