Au Canada, des attaques au couteau dans des communautés indigènes font dix morts, deux suspects en fuite
Dix personnes ont été tuées et une quinzaine d’autres blessées, dimanche 4 septembre, dans des attaques à l’arme blanche dans deux localités isolées du Canada, dont une à forte population indigène, a fait savoir la police.
« Nous avons repéré dix personnes mortes dans treize endroits des localités de James Smith Cree Nation et Weldon, dans la Saskatchewan [province du centre du pays] » , a déclaré la commissaire adjointe de la gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore, lors d’une conférence de presse à Regina, la capitale de la province.
« Plusieurs autres victimes ont été blessées, dont quinze ont pour l’instant été transportées dans différents hôpitaux », a-t-elle ajouté, précisant que la police recherchait « deux suspects » et enquêtait sur « les nombreuses scènes de crimes ».
Les suspects, qui ont été identifiés, sont deux hommes âgés de 30 et 31 ans. Les forces de police ont été déployées « à leur maximum » pour les capturer, a précisé Mme Blackmore.
« Les attaques survenues aujourd’hui en Saskatchewan sont horribles et déchirantes », a twitté le premier ministre canadien, Justin Trudeau. « Mes pensées vont à ceux qui ont perdu un proche et à ceux qui ont été blessés », a-t-il ajouté. Le premier ministre de cette province, Scott Moe, a, de son côté, dit « n’avoir aucun mot pour décrire de manière adéquate la douleur et la perte causées par cette violence insensée ».
Recherches sur un territoire grand comme la moitié de l’EuropeLa police a reçu un premier appel à 5 h 40 (heure locale) faisant état d’une attaque à l’arme blanche à James Smith Cree Nation, suivi d’autres. La localité de James Smith Cree Nation, qui compte 2 500 habitants, a décrété l’état d’urgence locale. Les résidents de la province de la Saskatchewan ont, en outre, été priés de rester chez eux, par sécurité.
Les suspects ont d’abord été signalés à Regina, la capitale provinciale située à plus de 300 kilomètres au sud. L’alerte et les recherches se sont ensuite étendues aux provinces voisines du Manitoba et de l’Alberta, une zone dont la taille équivaut à la moitié de celle de l’Europe.
L’autorité sanitaire de la Saskatchewan a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) avoir activé les protocoles d’urgence pour faire face à « un nombre élevé de patients critiques ». Trois hélicoptères et un médecin ont été dépêchés sur place depuis Saskatoon et Regina, pour transporter les victimes poignardées.
Ces dernières années le Canada a vécu une succession d’événements d’une violence rare. En avril 2020, un tireur s’était fait passé pour un policier, tuant vingt-deux personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes ont été tuées et cinq blessées lors d’attaques dans une mosquée de Québec. Et en 2018, un conducteur d’une camionnette avait fauché des piétons à Toronto, faisant dix morts et seize blessés.
Le Monde avec AFP