Bénabar : "Certains artistes devraient la fermer"

L'Indocile Heureux, le titre de votre album, est-ce vous ?

Bénabar : Je crois. L'indocilité n'a rien à voir avec la rébellion qu'on peut mettre à toutes les sauces. Je la vois comme une manière de ne pas se laisser faire, une forme de résistance à un discours unique.

Dans la chanson éponyme, vous faites allusion à ceux qui prennent position à tout va. À qui pensez-vous ?

Aux faux rebelles qui représentent une grande partie du show-biz, aux donneurs de leçons.

On va sans doute encore vous taxer de démagogie...

Ça ne me déplaît pas. Certains artistes ont beau signer des tribunes dans Le Monde (pour les aides au monde de la culture, ndlr), cette crise a exacerbé l'injustice criante de la société. Ceux qui vivent bien, dont je fais partie, devraient fermer leurs gueules. Le terme "non essentiel" était mal choisi. Mais en vérité, si tu ne manges pas, tu meurs ; si tu ne vois pas un concert de Bénabar, tu ne meurs pas.

Le titre Les Belles Histoiresse veut aussi une ode aux romantiques. Eux aussi ne sont pas assez respectés ?

Je fais mon coming out de romantique. Une fois que tu assumes d'être un peu fleur bleue, ça va mieux.

Vous taquinez tout de même le refus de vieillir des femmes dans Les Filles de plus de 40 ans...

C'est de la taquinerie. Je ne crois pas du tout qu'une femme de 45 ans soit moins sexy qu'une femme de 25. On ne leur dit pas assez.

Pourquoi exagérez-vous tant votre côté potache, quitte à paraître plus beauf que vous ne l'êtes ?

J'assume mon côté chansonnier. J'espère que les gens vont s'éclater en écoutant mon disque. Et puis, je suis pudique de nature. J'aurais du mal à faire une chanson d'amour pour ma femme en la nommant. Je joue le rôle du mec qui ne lit pas de livres alors que j'en lis, j'avoue. (Il sourit.)

* Sony

Inscrivez-vous à la Newsletter de Telestar.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités