Vidéo. Mort d'un homme après les Fêtes de Bayonne : « Les Fêtes ...
Une minute de silence solennelle et des applaudissements fournis. Près de 300 personnes ont rendu hommage à Patrice Lanies ce vendredi 4 août, à 18 heures, devant la mairie de Bayonne. Les peñas, cafetiers, restaurateurs et différentes associations avaient appelé à dire « stop aux violences » pendant les Fêtes de Bayonne.
Des violences qui ont coûté la vie à Patrice Lanies, habitant du Petit Bayonne. L’homme de 46 ans rentrait chez lui, au 38 quai des Corsaires, quand il a surpris quelqu’un en train d’uriner devant sa porte. Alors qu’il lui demandait de cesser pour pouvoir...
Une minute de silence solennelle et des applaudissements fournis. Près de 300 personnes ont rendu hommage à Patrice Lanies ce vendredi 4 août, à 18 heures, devant la mairie de Bayonne. Les peñas, cafetiers, restaurateurs et différentes associations avaient appelé à dire « stop aux violences » pendant les Fêtes de Bayonne.
Des violences qui ont coûté la vie à Patrice Lanies, habitant du Petit Bayonne. L’homme de 46 ans rentrait chez lui, au 38 quai des Corsaires, quand il a surpris quelqu’un en train d’uriner devant sa porte. Alors qu’il lui demandait de cesser pour pouvoir rentrer, deux complices l’ont roué de coups. Plongé dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale, il est décédé jeudi 3 août à l’hôpital.
Après une journée de vive émotion dans toute la ville, devant la mairie, les yeux étaient rougis, les gorges serrées. En retrait de la foule venue témoigner de son soutien, des amis de Patrice n’ont pu retenir leurs larmes, masquées derrière leurs lunettes de soleil. « C’était un gros nounours, il avait toujours un mot sympa », s’attendrit Karim, un ami depuis quinze ans. Guillaume salue une personne « spontanée, pondérée et à l’écoute ». Géraldine tente d’expliquer la place qu’il avait au sein de leur groupe : « Il était à l’écoute et observateur, parfois un peu en retrait, mais toujours présent. » D’autres ne préfèrent pas témoigner : « C’est trop dur. »
Les Bayonnais présents oscillent entre tristesse et colère. Pour Anne, l’esprit des Fêtes a été « souillé ». Des petits groupes se forment. Chacun partage sa peine et débat : « C’est inadmissible, cette violence gratuite », s’indigne Christine. « Ce sont les Fêtes, ça doit être la joie, pas funeste. » Abdellah, 19 ans, demande plus de prévention pour empêcher les agressions.
Sur Twitter, le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, adresse son « soutien » et son « affection » à la famille et aux proches de la victime. Pendant le rassemblement, élus et associations organisatrices souhaitent respecter la volonté de la famille de ne pas s’exprimer.
Une enquête ouverteDevant les portes de la mairie, les associations organisatrices prennent la parole : « Nos Fêtes ont été souillées. » Elles espèrent « que les faits ne resteront pas impunis ». Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bayonne. Le portrait-robot du principal suspect et un appel à témoins ont été diffusés. Les trois agresseurs étaient « torse nu et de corpulence musclée ou athlétique ». La vice-procureure de Bayonne, Caroline Parizel, « mesure l’importance de cette enquête criminelle » et rappelle la priorité d’analyser les vidéosurveillances de la Ville.
Patrice Lanies s’était installé sur les quais de Nive avant la pandémie de Covid. Originaire d’Agen et ancien habitant de Saint-Pierre-d’Irube, le testeur en informatique s’est vite intégré au quartier. Les commerçants du Petit Bayonne appréciaient les salutations matinales de celui qui habitait seul au-dessus du restaurant Le Bayonnais. Pour le patron, Christophe Pascal, « c’était un gars sympa, simple, franc et vrai ». Il n’hésitait pas à proposer un coup de main. « Un beau spécimen et un bon bricoleur », sourit le gérant.
« Guerres de Bayonne »Mais à l’évocation de l’organisation des Fêtes, il s’agace : « C’est devenu une orgie, c’est pas normal de se battre pour rentrer chez soi. » Sur le perron de Parole, un établissement voisin, le gérant dit avoir été « perturbé » quand il a appris le décès de Patrice. Le soir de son agression, il n’a « rien vu à cause de la foule ». Il raconte avoir stoppé plusieurs bagarres devant son restaurant pendant les Fêtes. Il s’agace : « Ce ne sont plus les Fêtes de Bayonne mais les guerres de Bayonne. » Pour lui, « il faut faire quelque chose, il y a trop de monde. »
Un constat partagé par l’association Demain Bayonne, représentée devant la mairie par Sophie : « Les Fêtes doivent être des moments de partage, de danses, de chants, pas de tension. Il y a trop de monde aux Fêtes, il faudrait pouvoir éduquer à la fête, mais c’est difficile avec un tel effectif. » Cette année, les Fêtes de Bayonne ont rassemblé 1,3 million de festayres pendant cinq jours. « Pas facile de les acculturer », reconnaît Sophie. Une nouvelle plainte pour viol pendant les Fêtes a été déposée ce 4 août. Quatre autres avaient déjà été enregistrées.
Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, les habitants espèrent retrouver l’esprit des Fêtes. « Il faut que les Fêtes de Bayonne redeviennent les vraies Fêtes de Bayonne et reprennent toutes leurs traditions. » Pour Colette, l’événement est devenu insupportable. La riveraine a quitté son domicile pendant les Fêtes. Elle regrette : « Ça ne doit pas être des gens qui meurent. »