Test Assassin’s Creed Valhalla (Xbox Series X) : à la fois « next-gen » et vieillot ?
Après avoir revisité l’Egypte, puis la Grèce Antique, Ubisoft s’attaque à la légende Viking avec son nouvel Assassin’s Creed Valhalla. Le nouvel opus de la saga propose en effet aux joueurs d’incarner Eivor (version femme ou homme), qui va partir dans une vaste quête de vengeance, dans un titre que l’on attendait (un peu) comme l’un des premiers ambassadeurs de l’ère next-gen. Toutefois, bien que très agréable visuellement, Assassin’s Creed Valhalla peine à se renouveler, et même si l’aventure est dense, ultra généreuse et avec quelques jolis moments de bravoure, force est d’admettre que le jeu accuse également un côté un peu « vieillot » par moments…
Assassin’s Creed Valhalla au meilleur prix
Assassin’s Creed Valhalla, le test est là !A noter que, comme pour les opus précédents, cet Assassin’s Creed Valhalla penche plus que jamais vers le genre action-RPG (pour un côté The Witcher 3), avec quelques nouveaux segments (les raids, la gestion de colonies…), sans oublier des dialogues à choix multiple ou encore de nombreux « mini-jeux » à effectuer si on le souhaite (joutes verbales, concours de boissons…). En effet, dans Valhalla, il faudra aussi se trouver un petit côté « gestionnaire », puisqu’entre deux assauts sauvages, il s’agira aussi de faire prospérer son petit hameau.
Bien que la mécanique d’Assassin’s Creed Valhalla soit un peu différente de celle employée par Odyssey, le tout devient vite répétitif, avec un schéma de gameplay toujours identique : briefing, boss, assaut, combat contre le boss, amélioration de la colonie. Ajoutez à cela un démarrage assez poussif, avec pas mal de dialogues avant de voir enfin l’aventure s’ouvrir sous nos yeux.
Côté gameplay, si la dimension RPG est bien là, Valhalla est également un jeu assez bourrin dans son ensemble (on est des Vikings ou on n’est pas des Vikings ??), et la discrétion de l’assassin laisse souvent place ici à des assauts en meute assez basiques, très violents, quitte à être parfois un peu illisibles.
Et tout ça, en 4K 60 fps sur Xbox Series X !
Côté écriture, l’ensemble est assez soigné, avec une mise en scène davantage travaillée que les opus précédents. Comprenez par-là davantage de cutscenes, de phases un peu « contemplatives », et même si l’ensemble reste assez basique, on suit avec plaisir les aventures d’Eivor sur lesquelles on pourra influer directement, lors de certains dialogues.
Dommage toutefois que l’ensemble reste aussi statique, aussi plat parfois, si bien que ce Valhalla se place comme un titre à la fois next-gen sur la forme (mais pas toujours), et vieillot dans le fond (assez souvent).
Un Valhalla mi-next gen… mi vieillot ?Sur Xbox Series X, Assassin’s Creed Valhalla est un jeu somptueux, clairement, avec un affichage 4K 60 fps impeccable et des environnements à couper le souffle parfois. Toutefois, sous sa robe technologique plutôt affriolante en apparence, le dernier-né de chez Ubisoft traîne également derrière lui quelques reliques un peu ancestrales (oui, il faut encore et toujours grimper en haut des points de synchronisation, avant de sauter dans la paille…) et pas forcément très glorieuses.
Les points de synchronisation, encore et toujours
En effet, que l’on soit fan absolu de la franchise ou non, impossible de ne pas relever certains éléments particulièrement vieillots. Outre une formule assez classique (malgré quelques nouveautés), Assassin’s Creed Valhalla accuse aussi les soucis de finition « à la Ubisoft », comme des bugs improbables, une IA complètement aléatoire ou encore certains protagonistes sans âme, qui semblent issus d’un générateur de PNJ à la chaîne.
Les phases contemporaines (avec Layla) ont également toujours cette tendance à « sortir » le joueur de l’immersion (en plus de l’embrouiller parfois), et à titre purement personnel, un Assassin’s Creed sans la moindre phase moderne à base d’Animus me conviendrait davantage.
Idem du côté des visages, puisque si les héros sont plutôt détaillés, certains personnages ont été nettement moins bichonnés. Pas mieux en ce qui concerne les cut-scenes, terriblement rigides ici (et pas toujours très agréables à l’œil), à des années-lumière de ce qu’a pu proposer un certain… The Last of Us Part 2. Certes, la formule n’est pas la même, mais Assassin’s Creed « sent le vieux » parfois, c’est indiscutable.
Certaines cutscenes font particulièrement vieillottes…
A noter également une VF peu enjouée, avec un humour parfois somme toute très… particulier. A cela s’ajoute (sur Xbox Series X) un sérieux « tearing » (un artefact visuel, représenté par un déchirement de l’image), que l’on a déjà pu apercevoir sur un autre jeu « next-gen », à savoir DiRT 5.
Oui, c’est un soldat mort, en lévitation…
Sur la nouvelle Xbox Series X (dont notre test complet est disponible ici), on l’a dit, le rendu 4K 60 fps est très agréable, certains environnements sont somptueux, mais impossible malgré tout de qualifier cet Assassin’s Creed Valhalla de « next-gen ». Oui, le titre tourne (bien) mieux que sur une Xbox One X (capée à 30 fps), mais le gouffre n’est pas significatif.
On sent encore (et c’est normal) que le jeu a d’abord été pensé pour tourner sur nos bonnes vieilles consoles current-gen, avant d’être optimisé (autant que possible) sur Xbox Series X (et PS5). Dommage d’ailleurs de ne pas proposer aux joueurs un mode « Performance 30 fps » sur Xbox Series X, pour tous ceux qui n’apprécient pas forcément le 60 fps en toute circonstance. Si ce dernier est appréciable (voire indispensable) sur un jeu de course ou un jeu de plateformes, il a tendance à casser un peu le côté cinématographique d’un titre comme Assassin’s Creed.
Non, Assassin’s Creed n’est pas la claque next-gen escomptée sur Xbox Series X. Non, Assassin’s Creed ne renouvelle pas la recette de la saga, ni même le genre open world. Ubisoft évite toute forme de prise de risques, et capitalise ici sur l’expérience accumulée avec Origins et Odyssey, pour proposer un nouvel épisode Valhalla qui fera tout simplement la joie des amoureux de la saga, tout comme il laissera toujours aussi indifférent ceux qui sont réticents (depuis des années maintenant) à la « formule Assassin’s Creed ».
Notre avis concernant Assassin’s Creed ValhallaOn l’attendait (ou pas) comme « le premier jeux next-gen », Assassin’s Creed Valhalla est dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs, avec quelques nouveautés certes, mais aussi un côté redite particulièrement marqué. Visuellement (sur Xbox Series X), le jeu est très agréable globalement, avec un rendu 4K bloqué à 60 fps, et tant pis pour ceux qui apprécient encore le côté cinématographique obtenu avec un bon vieux 30 fps sur certains jeux. Ubisoft oblige, on n’échappe pas à quelques sérieux soucis de finition (bugs, IA, combats confus…), à des objectifs ultra nombreux, mais on (re)découvre aussi un Assassin’s Creed toujours aussi bourré de références historiques, doté d’une aire de jeu très vaste et d’un côté toujours très immersif.
En ce qui nous concerne, on aurait apprécié que la formule soit davantage revisitée et que l’ensemble parvienne à nous émerveille à nouveau, mais ceux qui ont dévoré Origins et Odyssey seront malgré tout ravis de replonger dans ce Valhalla, qui s’avère au moins aussi agréable à parcourir qu’il peine à surprendre.
Test réalisé à partir d’une version éditeur, sur Xbox Series X
- Des environnements vraiment somptueux
- Eivor, d’une classe folle
- Le background Viking toujours aussi passionnant
- De vrais efforts de mise en scène
- Un Assassin’s Creed assez bourrin
- Les soucis de finition « à la Ubisoft » (IA, bugs…)
- Les cut-scenes en retrait visuellement
- « 60 FPS only » sur Xbox Series X
- Un trop plein de contenu...