Azerbaïdjan-Arménie: 49 soldats arméniens ont été tués au cours d’affrontements à la frontière
Deux ans après la guerre dans le Haut-Karabakh, des affrontements sont de nouveau en cours ce mardi matin à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. «L’ennemi n’a de cesse d’essayer d’avancer», a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué. «Les forces azerbaïdjanaises continuent d’utiliser de l’artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre», ajoute-t-il, accusant Bakou de viser des «infrastructures militaires et civiles». Au moins 49 soldats arméniens ont déjà été tués, selon le Premier ministre arménien.
Ces nouveaux affrontements à grande échelle ont éclaté dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre, les deux camps s’en rejetant la responsabilité. L’Azerbaïdjan a accusé dans la nuit l’Arménie d’«actes subversifs à grande échelle», ajoutant que des tirs arméniens avaient causé des «pertes» dans ses rangs. L’Arménie, de son côté, a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir entamé un «bombardement intensif» de ses positions peu après minuit en direction de plusieurs villes comme Goris et Sotk.
Dénonçant une «agression», le Premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est entretenu séparément dans la nuit avec le président russe Vladimir Poutine, son homologue français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour leur demander de réagir. Lors de ces entretiens, Pachinian a dit espérer «une réponse appropriée de la communauté internationale», selon des communiqués du gouvernement arménien. Les Etats-Unis, qui se sont dits «extrêmement inquiets» concernant ces attaques rapportées, ont exhorté lundi à une cessation immédiate des combats.
De fréquentes fusillades avaient été signalées le long de leur frontière commune depuis la fin de la guerre de 2020 entre Erevan et Bakou au sujet de la région contestée du Haut-Karabakh. La semaine dernière, l’Arménie avait accusé l’Azerbaïdjan d’avoir tué l’un de ses soldats lors d’une fusillade à la frontière. En août, Bakou a déclaré avoir perdu un soldat et l’armée du Karabakh a fait savoir que deux de ses soldats avaient été tués et plus d’une douzaine blessés.
Cessez-le-feu amer pour l’ArménieLes voisins se sont livrés deux guerres – dans les années 1990 et en 2020 – dans la région du Haut-Karabakh, enclave azerbaïdjanaise peuplée d’Arméniens. Six semaines de combats à l’automne 2020 ont fait plus de 6 500 morts et se sont soldées par un cessez-le-feu négocié par la Russie. Dans le cadre de cet accord, l’Arménie a cédé des pans de territoire qu’elle contrôlait depuis des décennies et Moscou a déployé quelque 2 000 casques bleus russes pour superviser cette fragile trêve.
Lors de pourparlers sous médiation européenne à Bruxelles en mai et avril, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avaient convenus de «faire avancer les discussions» sur un futur traité de paix. Les séparatistes de l’ethnie arménienne du Haut-Karabakh se sont séparés de l’Azerbaïdjan lors de l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Le conflit qui s’est ensuivi a fait environ 30 000 morts.