JO 2024. Antoine Dupont : « Ce challenge arrive à point nommé ...
Vous avez découvert le Village olympique dimanche. Qu’avez-vous ressenti ?
Beaucoup de fierté d’entrer dans ce lieu mythique. On a été accueillis par les différentes équipes de France, avec un beau discours de Jackson Richardson (chef de la délégation française, NDLR). C’est le moment de la bascule dans la compétition. Sinon, c’est comme en club, à deux par appartement (sourire).
Le rugby à 7 est la première équipe de France à entrer dans la compétition. Comment le préparez-vous ?
On savait qu’on débuterait trois jours après notre entrée dans le village olympique. On y pense surtout en échangeant avec les autres disciplines, ils sont étonnés de nous voir aussi tôt mais on s’y est préparés depuis longtemps. Et évidemment, on espère lancer les Jeux de la meilleure des manières pour les équipes de France.
Pourquoi teniez-vous à participer aux Jeux olympiques ?
Parce que les Jeux olympiques et parce que les Jeux olympiques à Paris : ça suffisait à nourrir mon ambition. Je savais que ce ne serait pas une tâche aisée, c’est pour cette raison qu’on l’a travaillée en amont pour me donner les moyens d’être le plus performant sur le terrain et d’être une vraie valeur ajoutée dans un collectif qui marchait déjà.
Le projet a été construit avec la Fédé et le club de manière intelligente pour que je puisse performer sur les deux plans, à XV et à VII. Ce challenge qui arrivait à point nommé dans ma carrière, à un moment où j’entrais dans une certaine forme de routine, même si le mot n’est pas très valorisant. Répétant les saisons très longues, j’avais besoin d’un nouveau challenge. Je voulais quelque chose de nouveau, de frais pour me nourrir en tant qu’homme mais aussi comme sportif. J’ai trouvé tout ce que je suis venu chercher.
Comment s’est passée votre intégration dans l’équipe ?
Je suis arrivé dans un collectif déjà performant puisqu’ils ont terminé 4e la saison dernière. C’est un effectif très jeune, je suis l’un des plus vieux ! Ils m’ont accueilli à bras ouverts, m’ont donné beaucoup de conseils. Il y a eu ensuite une gestion efficiente de la part de Jérôme (Daret, l’entraîneur, NDLR) qui ne m’a pas trop exposé au début, en me donnant quelques minutes de jeu puis de plus en plus pour me mettre dans le rythme.
Qu’avez-vous appris en six mois et que vous reste-t-il encore à améliorer ?
Le rugby à 7 est une discipline qui rend très humble. Vous pouvez être très bien puis très mal la minute suivante. J’ai encore beaucoup à apprendre, mais j’ai pris de l’expérience lors des trois tournois auxquels j’ai participé. Pour mieux appréhender les matchs, mieux gérer mon énergie et les espaces sur le terrain, et les situations. Pouvoir les vivre à « balles réelles » m’a apporté pour la suite et a construit le joueur de 7 que je suis.
En gagnant sur le circuit mondial à Los Angeles et lors de la finale de Madrid, l’équipe de France s’est-elle donné le droit d’être ambitieuse aux JO ?
Tout le monde dit qu’on peut décrocher la médaille d’or. Il fallait pouvoir se donner les moyens de ses ambitions, ce qu’on a fait cette saison. Avec une équipe qui travaille dur depuis de nombreuses années, pas forcément récompensées mais les deux titres ont validé le travail, et ça nourrit encore plus cette ambition.
Pas trop déçu de ne pas participer à la cérémonie d’ouverture ?
Quand on a vu le planning, même si on nous l’a dit assez tardivement, on savait très bien qu’on ne la verrait pas en direct. On la verra à la télé. On a trop travaillé pour galvauder le début de compétition. C’est dommage, quand on voit ce qui est prévu, on aurait aimé y être mais ce qui nous attend le samedi (demi-finale et finale NDLR) sera, je l’espère, encore plus beau.