Allocution de Macron : « provocation », déni »… L'opposition étrille ...
Avant ce rendez-vous, le président du MoDem, François Bayrou, a quelques recommandations pour le chef de l’État. « Il doit ouvrir la porte sur ce que seront les buts à atteindre, le projet de société », a-t-il suggéré sur LCI. « Il faut que se construise un nouvel acte, quelque chose qui permette de regarder l’avenir avec autre chose que de la résignation. » Avant de reconnaître : « Chacun s’est enfermé dans son rôle, avec le sentiment que c’était un peu un dialogue de sourds ».
Mais pour la présidente des députés Rassemblement national Marine Le Pen, le « choix » se limite pour le chef de l’État entre « trois solutions pour sortir d’un conflit tel que celui qu’il a lui-même engendré », a-t-elle lancé au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Et de lister : « il y a le référendum, […] il y a la dissolution de l’Assemblée nationale et il y a la démission du président de la République ».
La responsable d’extrême droite est revenue sur la promulgation éclair de la réforme vendredi, dans la foulée de la validation de l’essentiel du texte par le Conseil constitutionnel : cela « démontre qu’il est encore dans un état d’esprit de provocation », a-t-elle jugé.
Bompard réclame le retrait du texteL’intersyndicale, qui a prévu de se réunir à nouveau lundi, n’a pas déposé les armes, et a déjà appelé à faire du 1er mai « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire » contre la réforme.
À gauche, le coordinateur de LFI Manuel Bompard maintient que la « seule option » d’Emmanuel Macron reste « le retrait de ce texte ». « Au-delà, c’est tout de même l’impasse : avec quels appuis politiques et quelle base sociale compte-t-il avancer ? », a-t-il demandé dans le « JDD ».
La Première ministre Élisabeth Borne l’a assuré samedi, devant les cadres du parti présidentiel Renaissance : « Nous sommes déterminés à accélérer » les réformes après celle des retraites. Une semaine plus tôt, elle avait pourtant estimé qu’il ne fallait « pas brusquer les choses ». « Il faut laisser reposer. Le pays a besoin d’apaisement », avait-elle déclaré.
Une réforme pas « légitime »« Accélérer quoi ? Le mépris ? », a demandé dimanche la députée LFI Clémentine Autain lors du Grand entretien France Inter-Franceinfo-Le Monde, en reprenant le reproche unanime des syndicats à l’égard du président de la République. Elle estime que la réforme des retraites est « légale » désormais, mais pas « légitime », et promet un concert de « casseroles » au moment de l’intervention d’Emmanuel Macron lundi soir.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a lui récusé tout « mépris » : « Bien au contraire, il y a une volonté de travailler avec tous », a-t-il affirmé, lors du Grand Rendez-vous d’Europe 1/CNews, appelant de ses vœux une reprise du dialogue social.