Enlèvement de Santiago : pourquoi l'alerte a été levée alors que le ...
Santiago, grand prématuré de 17 jours, a été enlevé lundi soir à l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Les autorités ont décidé de déclencher l'alerte enlèvement mardi matin afin de le retrouver. Moins de 24 heures plus tard, le dispositif a été levé dans la soirée. "Sur décision du parquet de Bobigny, il est mis fin à l’alerte enlèvement. L’enfant n’a pas été retrouvé. Les recherches se poursuivent", indique le ministère de la Justice sur son compte X. France Bleu vous explique pourquoi l'alerte enlèvement a été levée.
Les conditions pour déclencher une alerte enlèvement
Pour lancer une alerte enlèvement, quatre critères doivent être remplis : il doit s’agir d’un enlèvement avéré, la victime doit être mineure, sa vie ou son intégrité physique est en danger et le procureur doit disposer d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur. Dans le cas de Santiago, les enquêteurs ont rapidement identifié les principaux suspects, c'est-à-dire ses parents, âgés de 23 et 25 ans.
Le dispositif n'est toutefois pas forcément déclenché en cas de disparition d'un enfant. "Le procureur de la République peut décider de ne pas déclencher une alerte enlèvement s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant ou compromettre les investigations en cours", précise le ministre de la Justice sur son site internet dédié aux alertes enlèvement.
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Un dispositif temporaire
Le dispositif, censé être déclenché rapidement après un enlèvement, est temporaire. Il "vise à envoyer de façon massive à la population un message en cas d'enlèvement d'enfant", indique le ministère de la Justice. Les médias partenaires s'engagent à diffuser l'alerte toutes les quinze minutes sur une durée de trois heures, comme ce fut le cas sur France Bleu. Au-delà, ils sont libres de continuer ou non.
"L’alerte est immédiatement levée lorsque l’enfant est retrouvé", explique également le ministère de la Justice sur son site internet. Si l'enfant n'est pas retrouvé, l'alerte peut tout de même être levée sur décision du procureur, comme cela a été le cas pour Santiago, car il s'agit d'un dispositif ponctuel. Dans un communiqué, envoyé à la mi-journée ce mercredi, le procureur de la république de Bobigny Eric Mathais a justifié cette décision : "Cette alerte n’était plus utile puisque les parents avaient à l’évidence quitté le territoire national", a-t-il indiqué.
L'enquête se poursuit
La levée du dispositif alerte enlèvement ne veut toutefois pas dire que l'enquête s'arrête. Dans le cas de Santiago, le procureur confirme que l'enquête continue "très activement, toujours en lien avec les autorités judiciaires et policières belges".
Les enquêteurs ont en effet désormais les yeux rivés sur la Belgique. Les deux parents de Santiago sont toujours introuvables et injoignables mais la voiture avec laquelle ils sont susceptibles d'avoir fui avec leur enfant a été retrouvée à Charleroi, en milieu de matinée ce mercredi, à une quarantaine de kilomètres de la frontière française, indique à l'AFP un porte-parole de la police belge. Un avis de recherche a été lancé dans tout le pays.
En France, les gardes à vue des cinq proches des parents, entamées mardi matin, ont été prolongées, indique ce mercredi le parquet de Bobigny. Ces cinq personnes, âgées de 16 à 29 ans, ont été arrêtées pour "des chefs enlèvement en bande organisée d'un mineur de 15 ans".