Enlèvement de Santiago : pourquoi l'alerte a-t-elle été levée en ...
On est toujours sans nouvelles du petit Santiago. Le nourrisson désormais âgé de 18 jours, a été enlevé lundi 21 octobre 2024 à la maternité de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Né grand prématuré, il y était hospitalisé depuis sa naissance et son état de santé nécessitait une prise en charge médicale « indispensable », selon le ministère de la Justice Le dispositif Alerte enlèvement a été déclenché dans l’Hexagone, mardi 22 octobre.
Principaux suspects, ses parents sont activement recherchés et susceptibles d’avoir fui vers la Belgique, a indiqué mardi le parquet de Bobigny. L’Alerte enlèvement, elle, a été levée mardi soir en France. Pourquoi cette décision alors que l’enfant et ses parents n’ont toujours pas été retrouvés et que la police fédérale belge a lancé de son côté un avis de recherche national ?
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Alerter massivement
Pour rappel, le dispositif Alerte enlèvement vise à « alerter la population de l’enlèvement d’un enfant en diffusant massivement des informations précises sur ce dernier dans le but de le retrouver le plus rapidement possible », explique le ministère de la Justice sur son site Internet.
En principe, « l’alerte prend fin trois heures après que les organismes ont été informés du déclenchement de l’alerte, même si la victime et le suspect n’ont pas été retrouvés », est-il précisé dans la convention avec les médias qui relaient l’information. À l’issue de ces trois heures, ils sont libres de continuer à diffuser le message.
« En cas de découverte de la victime avant la fin du délai de trois heures, il est immédiatement mis fin à l’alerte », ajoute la convention. Charge au ministère de la Justice de diffuser ensuite l’information sur l’ensemble de ses supports officiels. Toutefois, il arrive que l’alerte soit levée alors même que la victime n’a toujours pas été retrouvée, comme c’est le cas pour Santiago.
Ne pas perturber les investigations
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Le procureur de la République, « en étroite concertation avec les enquêteurs et après que le ministère de la Justice aura été consulté », peut avoir décidé de la levée de l’alerte pour ne pas perturber la poursuite des investigations.
La convention précise : « Le procureur de la République peut décider de ne pas déclencher une Alerte enlèvement s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant ou compromettre les investigations en cours. »
Mardi, « cinq personnes, âgées de 16 à 29 ans, qui n’étaient pas les parents du nourrisson », ont été interpellées à Livry-Gargan et placées en garde à vue.
Passer le relais aux autorités étrangères
Le procureur de Bobigny a pu estimer qu’il n’y aurait pas d’avancée significative dans les investigations menées en France. D’autant que les parents de Santiago étant susceptibles d’avoir pris la direction de la Belgique. Une décision d’enquête européenne a été adressée « sans délai » aux autorités judiciaires belges. La police fédérale belge a donc émis à son tour un avis de recherche national, publié « à la demande du parquet de Mons ». Il est accompagné des photos des parents, ainsi que de celle du véhicule qu’ils ont utilisé.
En France, ce n’est pas la première fois qu’une Alerte enlèvement est levée alors que l’enfant est demeuré introuvable. Jeudi 25 mai 2023, le dispositif avait été déclenché après qu’Eya, une fille de 10 ans, accompagnée de sa mère, avait été enlevée de force le matin même par son père à Fontaine (Isère). Dans la journée, les autorités avaient fini par lever le dispositif. Eya avait finalement été localisée le lendemain au Danemark par les forces de l’ordre locales.