Alerte enlèvement : "on ne s'attend jamais à ça dans sa commune ...
Il est 19 h 25 lorsque le dispositif alerte enlèvement a été déclenché. Deux enfants de 3 et 5 ans ont été enlevés par leur père à Fourmies (Nord). Sur le front toute la soirée, Mickaël Hiraux, maire de la commune, revient en détail sur les quelques heures qui ont précédé la découverte des deux enfants sains et saufs.
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Tout s'est passé dans une rue commerçante du centre-ville de Fourmies (Nord). Vers 13h10 le 20 janvier 2025, Nassim 3 ans et Mohamed 5 ans sont enlevés par leur père qui aurait menacé la mère d'une arme blanche.
L'homme, un Franco-Algérien de 38 ans, prend ensuite la fuite avec les enfants, à bord d'une Audi A3 gris clair. Le dispositif alerte enlèvement a été déclenché vers 19h25. Les enfants ont été retrouvés sains et saufs plus tard dans la soirée, et le père interpellé.
Mickaël Hiraux, maire de Fourmies a accepté de revenir en détail sur cette soirée.
Que s'est-il passé dans la soirée du 20 janvier 2025 ?
Mickaël Hiraux : "J'ai été prévenu un petit peu avant 15 heures par le préfet de région qu'il y avait eu un enlèvement de deux enfants de 3 et 5 ans, en pleine ville à Fourmies. Je savais juste que le papa était franco-algérien. C'est tout ce que je savais. On m'a prévenu qu'on allait déclencher dans les heures qui venaient l'alerte enlèvement.
Ensuite, j'étais toujours tenu au courant par le préfet de région, la sous-préfète et le procureur, des événements sans pour autant diffuser beaucoup d'informations sur l'enquête. Ce qui pourrait mettre à mal l'enquête, mais aussi mettre en jeu la vie des enfants."
Connaissiez-vous cette famille ?
Mickaël Hiraux : "Non. Ce que j'en ai déduit, c'est que cette dame avait déjà subi des violences conjugales, puisqu'on m'avait dit qu'elle n'était pas du territoire, mais plutôt du Valenciennois. Elle a été suivie ici par les organismes qu'on a mis en place il y a tout juste un an : Aubépine (structure d'accueil pour les victimes de violences, NDLR).
Elle était suivie pour des violences conjugales, elle était relogée dans nos logements mis à disposition à cet effet. Généralement les dames qui subissent les violences sur Fourmies, on évite qu’elle reste à Fourmies, et celles qui viennent d’un peu plus loin restent à Fourmies."
Comment avez-vous réagi ?
Mickaël Hiraux : "J’étais très surpris, on ne s’attend jamais à ça dans sa commune. J’étais un peu moins surpris quand j’ai su qu’elle n’était pas du territoire, je me suis dit que c'est quelque chose qu’on risque d’avoir plus régulièrement puisqu’on accueille ici des femmes victimes de violence.
On sait que les compagnons, ou ex-compagnon, cherchent à les retrouver, soit pour les frapper, soit pour les récupérer, soit pour récupérer les enfants. Je me dis que ce qu’on fait, c'est bien pour sauver ces femmes-là, mais d’un autre côté, il va falloir qu’on fasse très attention."
À l'avenir, l'édile espère pouvoir mettre en place des moyens pour améliorer la protection des victimes, en lien avec les services de l'État. Mais lorsqu'il a su que les enfants avaient été retrouvés, "j'étais soulagé", conclut-il.
Propos recueillis par Laurie Colinet et Bertrand Théry pour France 3 Hauts-de-France