Alerte enlèvement : ce que l'on sait de la disparition de Santiago ...

FAITS DIVERS - Une course contre la montre pour retrouver Santiago. Très tôt ce mardi 22 octobre, le dispositif alerte enlèvement a été déclenché dans l’Hexagone pour retrouver le jeune Santiago, nourrisson prématuré de 17 jours, enlevé par ses parents lundi soir.

Si l’alerte enlèvement a finalement été levée ce mardi soir, le nourrisson n’a toujours pas été retrouvé et « les recherches se poursuivent », a indiqué le ministère de la Justice. Le HuffPost fait le point sur ce que l’on sait de l’enquête ouverte pour retrouver au plus vite l’enfant, dont les heures sont comptées.

· Enlèvement à Aulnay-sous-Bois

Selon les premiers éléments de l’enquête fournis par le ministère de la Justice, la disparition inquiétante du très jeune Santiago a été signalée lundi soir. Il a été « enlevé à la maternité de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le 21 octobre 2024, entre 23h et 23h30 », indique un communiqué du ministère.

Soupçonnés d’avoir enlevé l’enfant, les parents de Santiago ont quitté l’hôpital en possession d’un « sac type cabas noir », dans lequel les enquêteurs les soupçonnent d’avoir dissimulé le bébé.

Les forces de l’ordre ont été averties peu après minuit par le personnel du service de néonatalogie de la disparition d’un grand prématuré nécessitant des soins médicaux constants. Un élément crucial, car il a permis de déclencher rapidement le plan alerte enlèvement. Le personnel de l’hôpital a lui été alerté par le débranchement des capteurs de l’enfant.

· Le profil de Santiago et de ses parents

Les détails de l’alerte enlèvement indiquaient que Santiago, nourrisson de 17 jours, a les cheveux blonds, est habillé d’un t-shirt marron (taille six mois) et d’un pyjama blanc en velours épais.

Il est particulièrement fragile puisqu’étant considéré comme un grand prématuré − né avec deux mois d’avance, selon BFMTV −, le nourrisson requiert « une prise en charge médicale constante ». En l’absence de suivi médical, l’espérance de vie du nourrisson est limitée à une douzaine d’heures, selon une source à l’AFP.

Quant au père de l’enfant, il s’agit d’un homme âgé de 23 ans, décrit comme portant un jean sombre, un t-shirt blanc et un blouson en jean bleu clair, en plus d’un surblouson noir. La mère est âgée de 25 ans. Elle porte un pull blanc, un blouson sans manches bleu clair et une jupe verte.

Les deux parents sont connus des services de police et de la justice, selon le parquet de Bobigny, qui ne précise pas pour quels faits à ce stade. Néanmoins, la justice a ordonné en urgence le placement du nourrisson, s’il est retrouvé.

· La version de l’hôpital

Jusqu’à l’enlèvement pour lequel ils sont activement recherchés, les parents de Santiago « ne posaient aucuns problèmes aux équipes », affirme la direction de l’hôpital à Actu.fr. En voyant le couple partir avec un sac, la direction précise au site que « l’infirmière n’a pas été interpellée ».

« Ils n’avaient pas le bébé dans les bras, et avoir un sac est courant. Les parents amènent souvent des vêtements ou de quoi laver leurs enfants », ajoute-t-elle. C’est peu après, lorsque l’infirmière a constaté que les constantes de Santiago ne s’affichaient plus qu’une première vérification de sa couveuse a été effectuée. Une perte de données relativement normale et fréquente à cause des mouvements du bébé. Mais devant la couveuse vide, « toute l’équipe de l’hôpital a été mobilisée et la police a été appelée », poursuit l’hôpital Robert Ballanger.

L’établissement rejette au passage toute défaillance de ses services, affirmant que cinq personnes travaillent au moment de l’enlèvement, « ce qui est un effectif réglementaire ». Toutefois, une membre du syndicat Sud indique à plusieurs médias que des intrusions ont plusieurs fois été signalées, sans solutions apportées, faute de budget suffisant.

· Premières interpellations

Sans attendre, des recherches ont été menées au domicile des parents, situé à Noisy-le-Sec. Les enquêteurs ont aussi inspecté les adresses de plusieurs membres de leur famille, sans résultat, selon l’AFP.

En revanche, TF1 et BFMTV rapportent que cinq « proches des parents » de Santiago ont été interpellés et placés en garde à vue. Âgés de 16 à 29 ans, ces proches ont été arrêtés dans le secteur de Livry-Gargan. Ces personnes sont entendues dans le cadre de l’enquête ouverte pour « enlèvement en bande organisée ». L’enquête est confiée la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

« Si vous localisez l’enfant, n’intervenez pas vous-même, appelez immédiatement le 197 ou envoyez un courriel à pppj-enlevement@interieur.gouv.fr », préconise l’alerte du ministère de la Justice.

· Avis de recherche national en Belgique

Les pistes de la police se tournent désormais vers l’étranger, les parents ayant fui à bord d’une voiture, avec trois autres individus à bord, selon l’exploitation des caméras de vidéosurveillance. Et une communication du procureur de la République de Bobigny est venue confirmer cette hypothèse ce mardi à la mi-journée.

« L’important travail immédiatement réalisé par les enquêteurs de la police judiciaire permettait de penser que le couple aurait pu gagner la Belgique avec le nourrisson dans la nuit », ce qui a entraîné une « décision d’enquête européenne », a déclaré le procureur Eric Mathais. « L’enquête criminelle de flagrance continue très activement, en lien notamment avec les autorités judiciaires et policières belges. »

Quelques heures après la levée du dispositif alerte enlèvement en France, la police belge a lancé à son tour un avis de recherche national pour Santiago. L’appel, diffusé sur le site de la police fédérale et relayé par l’association de protection de l’enfance Child Focus, est accompagné de photos des parents. Un cliché de la voiture qu’ils auraient utilisée, accompagné de la mention de la plaque d’immatriculation française, figure également sur l’avis de recherche.

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