Brest. Alain Souchon a charmé la foule sentimentale de l’Arena
Plus de 3 000 spectateurs étaient venus applaudir le chanteur dans sa nouvelle tournée « Âmes Fifties ». Un voyage musical, drôle et poétique qui a séduit le public.
Pas d’Ultramoderne solitude pour Souchon hier soir. Ils étaient nombreux à être venus écouter « leur » chanteur dont l’album Âmes Fifties est déjà disque de platine depuis décembre 2019, avec plus de 100 000 ventes au compteur. « C’est la troisième fois que je viens l’écouter, témoigne Claire, venue de Quimper. J’ai amené mon ami qui ne le connaît pas. J’aimerais qu’il le découvre ». La dernière fois qu’il est monté sur scène, c’était aux côtés de son complice Laurent Voulzy, lors d’une tournée à guichets fermés.
Le grand retour solo
Démarrée en novembre, cette tournée 2019-2020 signe le grand retour solo d’Alain Souchon au plus grand bonheur de ses fans. Il faut dire que le ton est donné dès la première chanson avec l’incontournable Allô Maman Bobo !. Entouré de ses musiciens, le chanteur savoure son plaisir d’entendre son public chanter avec lui. Il aime ses fans et ça se voit. Dès la deuxième chanson, il présente ses complices. Michel-Yves Kochmann aux guitares, Jean-Luc Léonardon aux claviers, Éric Lafont à la batterie et Olivier Brossard à la basse et au violoncelle. Une formation rodée et intimiste. À 75 ans, le chanteur n’a rien perdu de sa présence sur scène. La gestuelle est ondulante et chaloupée. Une façon de vriller son corps comme s’il embrassait sa guitare qui n’appartient qu’à lui.
Les années 50 dans le rétroviseur
Entre deux morceaux, Souchon parle à son public ravi « Bonjour Brest !… » et se livre à quelques confidences sur les années 50. « Dans le ciel, il y avait le Bon Dieu, dans ces années-là… Bon, ici, il est resté un peu plus longtemps… Et puis, il y avait des autos, toutes de collection, des DS, des 2 CV, des Peugeot 203, en parfait état… et des GPS en papier, je ne sais pas comment vous expliquer… Et des téléphones avec des fils ! ».
Les chansons s’enchaînent dans une grande variété de rythmes et de styles musicaux, les textes sont ciselés. Certaines interruptions parlées servent à lancer une chanson. « Dans ces années-là, le Bon Dieu, qui était aussi à la campagne, avait inventé des petits hélicoptères tout bleus, très jolis qui se mettaient devant les fleurs. Ça s’appelait des libellules je crois… » S’enchaînent alors les premières notes de sa chanson Pardon, un hymne d’amour à la terre martyrisée. Son copain Voulzy n’étant jamais loin, c’est aussi à lui qu’il s’adresse entre deux chansons. « Dans la vie y’a des gens qui ont l’air méchant, et puis en fait ils sont gentils. Y’en a d’autres qui ont l’air gentil, comme ça, et en fait ils sont méchants. Prenez, par exemple, Laurent Voulzy avec ses dents du bonheur, sa petite voix douce, il a l’air gentil, eh bien il est gentil, on n’y comprend plus rien ! ». L’occasion de démarrer a cappella Belle-Île en Mer avec un public conquis qui en redemande.