Complotisme : Le prix Nobel Alain Aspect « atterré » de voir des scientifiques attirés par ces théories
Le Français Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022, s’est dit mercredi « atterré » par ces « grands scientifiques » qui, « d’un seul coup », versent dans le complotisme et remettent en cause la science, évoquant notamment « le professeur de Marseille », à savoir Didier Raoult. « Je ne comprends pas psychologiquement ce qui se passe », a-t-il déclaré sur France Inter à propos de la montée des thèses complotistes et la remise en cause de la science.
« La science est la solution »« La science n’est pas l’ennemie des problèmes actuels, tels que le réchauffement climatique. La science est la solution », a ajouté le physicien, couronné mardi de la plus prestigieuse des récompenses scientifiques avec l’Américain John Clauser et l’Autrichien Anton Zeilinger pour leurs découvertes sur « l’intrication quantique », un phénomène où deux particules sont parfaitement corrélées, quelle que soit la distance qui les sépare.
Et d’envoyer à l’adresse des jeunes et des étudiants : « Lancez-vous dans la science avec l’objectif de résoudre ces problèmes qui vous intéressent. » Il a également précisé ses déclarations de la veille à la Fondation Nobel, prononcées peu après l’annonce du prix, dans lesquelles il appelait la communauté scientifique internationale à rester unie face à la montée du « nationalisme » dans le monde.
« Les démocraties qui se réduisent »« J’ai fait cette réponse en anglais au journaliste qui m’appelait depuis le comité Nobel, avec une ligne qui n’était pas claire », a-t-il expliqué sur France Inter. « En y réfléchissant, ce que j’avais en tête », c’était d’évoquer « les démocraties qui se réduisent ». « Je fais partie d’une génération qui a eu le bonheur de voir la montée de la démocratie en Russie et en Chine », a-t-il développé. « C’était un bonheur quand on allait là-bas de voir comme nos collègues respiraient. Aujourd’hui, cela se restreint et j’espère malgré tout qu’on arrivera à garder un bon contact avec nos collègues. »