Au Sénégal, deuil national décrété après un accident meurtrier
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C’est l’accident le plus meurtrier des dernières années pour le pays. Au Sénégal, le président, Macky Sall, vient de décréter un deuil national de trois jours après une collision entre deux bus qui a fait quarante morts et des dizaines de blessés dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier.
L’accident a eu lieu dimanche à 3 h 15 locales (4 h 15 de Paris) près de la ville de Kaffrine, à environ 250 kilomètres au sud-est de la capitale, Dakar, selon la Brigade nationale des sapeurs-pompiers. La collision frontale a fait « trente-six blessés graves et quarante-neuf blessés légers », selon un nouveau bilan provisoire communiqué par le gouvernement.
Le chef de l’Etat, attendu sur place dans l’après-midi tout comme le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, s’est dit « profondément attristé par le tragique accident routier ». Le deuil national de trois jours doit débuter lundi. Un conseil interministériel se tiendra lundi pour « la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », a précisé le chef de l’Etat.
L’éclatement d’un pneu à l’origine du drame« Selon les premiers éléments de l’enquête (…), un bus affecté au transport public de voyageurs, à la suite de l’éclatement d’un pneu, a quitté sa trajectoire avant de heurter frontalement un autre bus venant en sens inverse », a précisé le procureur de la République de Kaolack. Les victimes ont été transportées à l’hôpital de Kaffrine, les carcasses des bus dégagées et la voie de nouveau ouverte à la circulation, selon les pompiers.
Le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé sur Twitter reporter une opération de levée de fonds en raison de l’accident et appelé les autorités à « accorder une attention prioritaire » à l’insécurité routière, un « fléau aux conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses pour le pays ».
Des accidents fréquentsLes accidents de bus sont fréquents en Afrique, en raison du mauvais entretien des véhicules, du mauvais état des routes mais aussi d’erreurs de conduite, de nombreux automobilistes étant détenteurs de permis achetés auprès d’inspecteurs corrompus, sans avoir jamais fréquenté d’auto-école.
Vingt et une personnes ont ainsi été tuées samedi soir en Afrique de l’Est, dans un accident de bus à la frontière entre le Kenya et l’Ouganda, a déclaré dimanche la police ougandaise. Parmi les personnes mortes dans cet accident, treize sont de nationalité kényane, huit sont ougandaises. Selon la police, quarante-neuf personnes ont été blessées. Selon les premiers éléments de l’enquête, le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule en raison d’une vitesse excessive.
Le gouvernement ougandais prépare de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité routière après une hausse des accidents mortels pendant la période des fêtes de fin d’année. Selon la police ougandaise, cent quatre accidents de la route ont été enregistrés en seulement trois jours, du 30 décembre au 1er janvier, faisant trente-cinq morts et cent quatorze blessés.
La semaine dernière, au moins quatorze personnes ont été tuées, et soixante-treize blessées dans une collision entre deux autocars à Yamoussoukro, dans le centre de la Côte d’Ivoire. Dix-huit personnes sont mortes dans une collision entre deux véhicules dans le nord du Nigeria.
Le Monde avec AFP